samedi 4 mars 2017

Une femme de 37 ans tuée dans la cour de sa ferme

Ce matin, une maman de 37 ans a été tuée sur la ferme qu’elle exploitait à Gorses. L’enquête devra déterminer si son mari, dont elle était séparée, l’a assassinée.
Dans la matinée, sur la petite route du hameau du Theil, c’est là qu’a été abattue Djeneba Bania, par un tir de fusil de chasse, sur cette exploitation agricole qu’elle avait repris pour élever des bovins. L’accès a été fermé, les gendarmes et techniciens d’investigation criminelle ont opéré les premiers relevés et les premières constatations, tandis que la vice-procureur, Cécile Lasfargues, se rendait sur place dans l’après-midi.
Le propriétaire et époux de la victime, Jean-Paul Gouzou, dont elle était séparée et contre lequel elle avait engagé une procédure de divorce en février 2016, a été placé en garde à vue, inculpé d’assassinat. Il est pour l’heure présumé innocent, la justice devra déterminer sa culpabilité ou non

Face à cette tragédie, nombre des amis de Djeneba ont décidé de faire bloc autour de son nouveau compagnon et des trois enfants du couple séparé, commentaient qu'ils "pressentaient" cette fin tragique.
C’est à ces proches, ces fidèles, que Djeneba s’était confiée il y a deux ans. "Elle a subi des violences conjugales. Des courriers ont été adressés pour alerter sur sa situation aux différentes autorités. Il y a même eu une ordonnance de protection mise en place, interdisant à son mari le port d’armes. Cela ne l’empêchait pas de prendre son fusil pour aller à la chasse". Aujourd'hui, ils ont le sentiment qu’elle a été abandonnée par ceux qui auraient dû la protéger.
À 37 ans, cette femme belle et chaleureuse que ses amis décrivent comme courageuse et volontaire, laisse donc trois enfants âgés de 2, 4 et 5 ans. D’origine malienne, elle avait rencontré son époux en Afrique où elle était vétérinaire. "Elle l’avait rejoint dans le Lot en 2008 et au début tout allait bien. Ils s’aimaient malgré une importante différence d’âge", se souvient l’entourage.
C’est dans ce contexte compliqué, sur fonds d’exploitation agricole où réside l’ancien époux et où la victime venait travailler chaque jour, liés tous deux par un bail fermier, que le malheur a frappé.
Dans l'après-midi, une dizaine de familles ont décidé de placer les enfants du couple sous leur protection. "Nous sommes allés les chercher à la crèche et à l’école. Ils sont entourés d’affection, avec des visages qu’ils connaissent, des gens qui les ont vus naître et qui les aiment, dans leur maison familiale à Latronquière, avec leur beau-père. Nous savons qu’il n’a aucun droit légal sur eux, mais nous refusons que la gendarmerie vienne les chercher pour les placer auprès des services de la protection de l’enfance du Département. C’est trop tôt, on vient de leur expliquer que leur maman ne reviendrait pas", s’inquiétaient-ils, demandant : "Ne prenez pas les enfants dans la violence, ne les arrachez pas à leur maison, à leur beau-père. Ils ne sont plus en danger, il n’y a pas d’urgence à les placer, que l’administration prenne son temps de faire les choses".
Cette tempête qui s’est abattue sur Le Theil, a emporté leur maman, éloigné leur papa aussi. Et bouleversé leur vie.

http://www.ladepeche.fr/communes/gorses,46125.html

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