samedi 12 mars 2016

Il prend deux ans ferme pour violences volontaires

Johnny Bailliet, 45 ans, jugé hier en comparution immédiate devant le tribunal d'Albi, a été condamné à 3 ans de prison dont un assorti du sursis pour des faits de violences sur une Albigeoise handicapée de 63 ans.
Interpellé à sa nouvelle adresse, en centre-ville, mercredi matin, il a aussitôt été placé en garde à vue. Il faisait jusque-là l'objet de plusieurs plaintes pour violences de la part d'une Albigeoise handicapée de 63 ans qui l'hébergeait, contre un petit loyer, en échange de services. Dans la nuit du 31 décembre dernier, alors que la propriétaire dormait, son locataire étant absent, un incendie s'était déclaré dans le garage de l'habitation, entraînant l'hospitalisation de la propriétaire et plus tard son relogement. Au moment des faits, l'incendie avait été classé accidentel. Mais une nouvelle plainte pour violences aggravées, le 4 janvier, a mis la puce à l'oreille des policiers qui ont enquêté sur le passé de cet homme. Déjà condamné à 17 reprises notamment pour des faits de vols, vol avec violence, recel, violences avec armes, violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, il avait aussi été reconnu coupable à Tours de l'incendie volontaire d'un appartement et condamné à un an de prison. En garde à vue comme dans le box des prévenus, l'homme a reconnu les faits de violence, mais pas l'incendie volontaire.

Gros souci avec l'alcool

«Une enquête sociale rapide met en lumière une enfance difficile, soulignera la présidente du tribunal, Florence Croisille-Cabrol, avec un père meurtrier et une mère qui l'a abandonné. On note un gros souci avec l'alcool mais aucune pathologie mentale.» Les faits reprochés sont doubles : violences envers la sexagénaire et qui plus est colocataire et responsabilité dans l'incendie. «Le 14 décembre dernier, le contexte est tendu, résume la présidente s'adressant au prévenu. Vous avez bu. S'ensuit une altercation et vous la bousculez et lui cassez un doigt. Une fracture qui nécessitera une opération chirurgicale.»
«J'étais obligé de la bousculer quand elle était en crise. Là, j'ai eu un coup de nerf mais c'est la seule fois où je l'ai bousculée. je n'ai jamais voulu lui faire du mal.» En écho, la victime appelée à la barre lui rétorque indirectement «qu'il a menacé de commettre un incendie. Tu m'as dit que ma maison et moi, tu nous brûlerais.»
Dans le réquisitoire de la procureur Marie Regnier-Pellat, on notera «la difficulté de prouver la culpabilité de J.B. dans l'incendie. En revanche, les violences sur personne vulnérable sont clairement établies. Je requiers 36 mois de prison dont 6 mois avec sursis et mise à l'épreuve (SME) avec maintien en détention , une interdiction d'entrer en contact avec la victime et une obligation de l'indemniser et de se soigner de sa dépendance à l'alcool.» Me Meyer-Soulier, pour la partie civile, réclamera 1 500 € au titre de l'article 475-1 et le renvoi sur les intérêts civils. Me Albarède, avocat de J.B. demandera la «relaxe pour l'incendie et la requalification sur les chefs de violence car pas un témoin n'a dit de la victime qu'elle était vulnérable.»
Le jugement du tribunal suivra le réquisitoire du parquet. Johnny Bailliet sera reconnu coupable des deux faits reprochés : violences et incendie. Il a écopé de trois ans de prison avec un an de sursis et mise à l'épreuve avec maintien en détention, interdiction d'entrer en contact avec la victime et des obligations de soins, de travail ou formation. L'examen des intérêts civils a, lui, été renvoyé au 2 mai.

http://www.ladepeche.fr/article/2016/03/12/2302603-il-prend-deux-ans-ferme-pour-violences-volontaires.html

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