Le livret d'un opéra-bouffe ? Côté cour, on l'appelait la «Robespierre des notes de frais», tant elle taillait dans les notes des intermittents du spectacle et des artistes.
Côté jardin, elle ne se refusait rien : un pavillon luxueux dans l'Entre-Deux-Mers, du mobilier de classe, une piscine, un spa… Le couple venait de commander une Porsche Cayenne, après avoir acheté une Mercedes.
L'ex-régisseuse de l'Opéra national de Bordeaux et son compagnon comparaissaient hier devant le tribunal girondin pour avoir détourné 2,4 millions d'euros.
Elle était à la tête de la régie d'avance, munie d'un budget d'environ 3 millions d'euros annuels qui servait à payer les petites dépenses de fonctionnement, à rémunérer les artistes, les techniciens et à payer les frais de voyage et d'hébergement des artistes. Le budget global de l'Opéra de Bordeaux s'élève lui à 26 millions d'euros.
Durant dix ans, au nez et à la barbe de l'Opéra de Bordeaux et du Trésor Public mais aussi de la Cour régionale des comptes, Corinne Auguin, 54 ans, a pioché dans la caisse.
Ce sont les deux régisseurs suppléants qui travaillaient à ses côtés qui ont été alertés par des opérations suspectes et ont averti leur hiérarchie.
Hier après-midi, le parquet a requis 5 ans de prison dont quatre ferme à l'encontre de l'ex-régisseuse de l'Opéra de Bordeaux, et quatre ans dont deux ferme pour son mari, ainsi que la confiscation de ses biens. Le jugement a été mis en délibéré le 7 janvier.
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