La suite est mouvementée, le conducteur est tiré de son véhicule par les policiers qui le décrivent comme alcoolisé, titubant et agressif. Ramené au commissariat, il refuse de se soumettre aux contrôles d’alcoolémie. Il accepte seulement, le lendemain, résultat 0,40 gr.
À la barre, le prévenu donne sa version des faits. Il reconnaît avoir bu des bières pour fêter une commande avec un client, il conteste avoir voulu forcer des barrages. « Je suis arrivé dans un virage, j’ai freiné mais l’accident était mal indiqué ». Le prévenu explique n’avoir pas compris les signaux des policiers mal installés. Surtout, il rapporte avoir reçu des coups de poing et avoir été injurié ensuite au commissariat : « Quand ils m’ont arrêté, j’étais presque fier de n’avoir tué personne ».
Partie civile pour deux policiers, Me Catherine Bresson rappelle le déroulement des faits : « Ils ont vu arriver une bombe automobile, il a failli les renverser. Il dit tout et son contraire. Il prétend avoir été frappé avec des gants. Les violences policières à son encontre ne sont pas attestées ». Le procureur s’interroge : « Tout est donc de la faute des cônes et signaux mal placés ». Le prévenu ayant bénéficié d’un sursis avec mise à l’épreuve pour une affaire de l’an dernier, il requiert une peine de 6 à 8 mois.
Pas d’image sur la caméra du commissariat
Le défenseur, Me Randall Schwerdorffer, décortique les pièces du dossier : « Il n’y avait pas de barrages, il n’y a eu aucune sommation de s’arrêter donc l’infraction de refus d’obtempérer à une sommation de s’arrêter n’est pas constituée. En quoi consiste l’obligation de s’arrêter sur un dispositif de déviation de véhicules ? ». L’avocat remet en question la version policière des violences : « On parle de coups que s’est donnés le prévenu. Mais la caméra vidéo filmant le couloir des geôles des gardés à vue au commissariat, ne livre aucune image ». L’avocat invite les magistrats à ne pas toujours avaler les versions des faits rapportés par les policiers surtout en ces temps où ces derniers manifestent et râlent contre la justice : « C’est à vous d’apprécier l’attitude des policiers et de juger ». Il précise au passage que le prévenu a crié aux policiers “je vais vous niquer et non je vais vous tuer”, comme ils l’ont rapporté.Le tribunal a relaxé le prévenu du refus d’obtempérer à une sommation. Pour le refus de se soumettre aux tests d‘alcoolémie, la conduite en état d’ivresse et menace de crime ou délit, il a écopé de six mois à aménager sous contrôle de bracelet électronique, d’une annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser avant six mois.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2015/10/26/besancon-il-a-failli-renverser-les-policiers
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire