vendredi 17 avril 2015

Bordeaux : trois ans ferme pour violences conjugales

En juillet dernier, Gérard Aumar, 31 ans, avait été condamné à un an de prison ferme pour détention d'armes. Mais il avait été relaxé au bénéfice du doute par le tribunal correctionnel de Bordeaux qui le jugeait pour des violences sur sa compagne. La jeune femme n'avait pas déposé plainte. Elle avait ensuite dédouané son ami à l'audience.
Persuadé d'être face à une femme battue qui ne se l'avoue pas, le parquet de Bordeaux entendait bien la sauver malgré elle et avait fait appel. Les seconds juges ont donc réexaminé le dossier avant de rendre leur arrêt mercredi.
  • Des lésions d'âges différents
Retour au 9 juillet dernier. Ce jour-là, en exécution d'une commission rogatoire, les enquêteurs de la division des affaires économiques et financières de la PJ avaient trouvé porte close. Insultés, priés de venir un autre jour, ils avaient interpellé un Gérard Aumar rebelle, saisi des armes qui lui avaient été confiées et quelque 260 000 euros intéressant leurs investigations. Ils s'étaient surtout retrouvés face à une jeune femme au visage tuméfié, aux yeux violacés et pochés. Ils avaient tout de suite soupçonné des violences conjugales. Ce qu'a démenti la compagne, assurant avoir été agressée en bas de chez elle, deux jours avant la descente de police. Sans explication, sans vol annexe, gratuitement. Elle n'en avait parlé à personne. Le certificat du médecin, qui a examiné ses blessures à la demande des policiers, fait cependant état de nombreuses lésions « d'âges différents ».
Devant le tribunal correctionnel, la jeune femme s'était même impatientée. « Ce sont des bleus, tout simplement. Tout le monde se cogne. Au bureau, dans la cuisine. On a la peau qui marque et voilà, rien d'extraordinaire. » Pour les magistrats de la cour d'appel « l'explication relative à un unique épisode de violence ne résiste pas à l'analyse ».
Ils notent également que « le changement de comportement de la compagne, l'apparition de traces suspectes sur son corps sont liés à la sortie de prison de Gérard Aumar quelques mois auparavant ». Prévenu qu'ils désignent comme « l'unique agresseur ».
Ils se sont donné le temps de la réflexion. La culpabilité pour l'infraction à la législation sur les armes était acquise. Gérard Aumar a donc en outre été reconnu coupable de violences habituelles et condamné à trois ans de prison ferme. Il a été maintenu en prison.
http://www.sudouest.fr/2015/04/17/trois-ans-ferme-pour-violences-conjugales-1894385-2780.php

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