mardi 3 février 2015

Cinq enfants morts dans un incendie en 2013 : le père mis en examen

L’enquête a été longue et vient d’aboutir à la mise en examen d’Olivier Collin, le père qui avait la garde de ses cinq enfants le 30 mars 2013, date à laquelle un incendie a ravagé sa maison et tué Killian, 2 ans, Alexandre, 4 ans, Sélénia, 5 ans, Léa, 8 ans et Enzo, 9 ans.
Le père, âgé de 41 ans, a été mis en examen pour homicide involontaire et abandon moral et matériel de mineurs. L’enquête a déterminé qu’Olivier Collin en état d'ébriété au moment des faits.

Rappel des faits

Dimanche 31 mars 2013, dans nos colonnes, le plus proche voisin de la maison d'Olivier Collin, Olivier Hubeau, raconte  :
« J'ai entendu tambouriner à ma porte vers 22 h 30, c'était Olivier. Il était presque nu, affolé, il avait les mains noircies et brûlées. Il m'a expliqué ce qui arrivait. Qu'il avait essayé de récupérer l'un de ses fils qui était inconscient près de la fenêtre, dans la chambre qui donne sur l'arrière. Il n'y était pas arrivé. Alors, il a sauté par l'ouverture du premier étage et il est venu m'appeler à l'aide ».
Cinq enfants sont prisonniers des flammes. Les deux hommes tentent de défoncer la porte d'entrée de l'habitation. Deux personnes de la sécurité incendie de l'hôpital de Saint-Quentin, tout proche, arrivent mais la fumée les empêche d'entrer dans la maison.
Prévenus par un autre voisin à 22 h 46, 48 pompiers, venus de tout le département, commencent à se déployer cinq minutes plus tard. « Lorsque nous sommes arrivés à hauteur de la chambre dans laquelle se trouvaient les occupants, le plancher était presque entièrement détruit et la poutraison effondrée. Il était impossible de progresser », expliquait dimanche le lieutenant Thierry Oberlin des pompiers de Saint-Quentin.
Selon les témoins, les flammes sont hautes de plus de deux mètres. Il faut attendre 3 heures du matin pour que les pompiers pénètrent dans les chambres à l'étage. « Quatre corps gisaient dans une pièce et un cinquième dans une autre pièce, sous une fenêtre ». Killian, Alexandre, Sélénia, Léa et Enzo sont décédés.

L’enquête

Trois jours après le drame, le père, hospitalisé au CHRU de Lille, doit être entendu par les enquêteurs. Très vite, le procureur de la République a confirmé qu’Olivier Collin présentait une alcoolémie positive au moment du drame mais a ajouté qu’il n'en tirait « aucune conséquence » quant à l'enquête.
Si Olivier Collin a quitté la maison en feu, pourquoi les enfants n'ont-ils pu le faire ? Dimanche, un pompier, présent sur les lieux du sinistre, expliquait que face à un tel incendie « si les adultes essayent de s'échapper, les enfants ont tendance à se prostrer ou à fermer les yeux en attendant qu'on les trouve. C'est un réflexe ».
Un élément s’annonçait décisif dans l’enquête  : le rapport du LIPS de Lille, le laboratoire interrégional de la police scientifique. Les hommes de la police scientifique ont sans doute pu établir l'origine du sinistre. A l’époque plusieurs pistes étaient avancées alors que le point d'éclosion de l'incendie semblait être localisé au 1er étage, les flammes n'ayant pas ravagé le rez-de-chaussée. C'est d'abord une cigarette mal éteinte qui a été évoquée. Olivier Collin fume mais « jamais à l'étage dans les chambres » assurait l'un de ses proches le lendemain du drame.
Ensuite, s'agissant d'une maison ancienne, la piste du réseau électrique défaillant avait également été citée mais les lieux avaient été rénovés voilà trois ans au moment de l'emménagement d'Olivier Collin. Enfin, alors qu'il faisait encore très froid samedi 30 mars, le chauffage électrique de la demeure avait aussi été mentionné
http://www.lunion.com/region/cinq-enfants-morts-dans-un-incendie-en-2013-le-pere-mis-ia3b26n484145

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