Le jeune homme, 24 ans aujourd'hui, avait tenté de lui arracher son sac le 29 septembre, rue Aubergerie, dans le centre historique de Périgueux. Elle venait de retirer du liquide à un distributeur. Elle a résisté. Il a insisté. Jusqu'à ce qu'elle tombe et se cogne la tête contre le sol.
Son voleur n'a pas couru bien loin. Et c'est penaud qu'il s'est présenté à la barre. D'après lui, il a agi sur un coup de tête : « Ras-le-bol de faire la manche, du regard des gens. Il faut bien survivre dans ce pays. Je dis ça, mais je ne reproche rien à ce pays. »
Il a raconté ne plus percevoir le revenu de solidarité active (RSA) du jour où sa fille a été placée. Les services sociaux avaient relevé un bleu sur son bras. La petite est née, prématurée, le 7 mai. Le 30 juin, lui et sa compagne étaient mis à la porte de leur logement. Depuis peu, il habite à Ribérac, au nord-ouest du département.
Elle n'ose plus sortir
Le prévenu s'est excusé, a dit regretter. Il n'a pas d'emploi, il a arrêté l'école en quatrième et a fui très tôt son cadre familial. Dans celui-ci, il était, dit-il, « le vilain petit canard » : « Il faut à un moment donné penser à s'extraire de la victimisation », a fini par lui rétorquer le président Julien Simon-Delcros.À cette misère répondait une souffrance, celle de la victime. Elle n'ose plus courir le long du canal, n'ose plus sortir en ville. Blessée à la mâchoire, c'est avec peine qu'elle s'est nourrie pendant un mois et demi. Elle a perdu 4 kilos : « Ça a bouleversé ma façon de vivre. J'essaie de me reconstruire, mais ce n'est pas facile. » Elle est suivie par une spécialiste.
Pas placé en détention
Le vice-procureur Baptiste Porcher a requis cinq mois d'emprisonnement et réclamé le mandat de dépôt indiquant que, dans cette affaire, il s'appliquait de droit : « Si on en croit le prévenu, parce qu'on est en difficulté financière, on a le droit de tout faire. Heureusement que toutes les personnes en difficulté ne réagissent pas comme lui et, à l'inverse, se prennent en main. »À titre exceptionnel, le tribunal a décidé qu'il ne serait pas placé en détention à l'issue de l'audience. Outre la peine de prison, il fait l'objet d'une obligation de soins ainsi que d'une obligation de trouver une formation ou un emploi. Il devra dédommager la victime.
http://www.sudouest.fr/2014/12/04/ca-a-bouleverse-ma-facon-de-vivre-1757218-2007.php
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