jeudi 20 novembre 2014

Le tueur à gage était en fait un gendarme infiltré

Deux sexagénaires comparaissent jeudi devant le tribunal correctionnel d'Evry pour avoir contacté un tueur à gages - qui était en réalité un gendarme infiltré - chargé d'infliger une correction à Gérard.

Ils pensaient avoir affaire à un tueur à gages et ont finalement été trompés par un gendarme infiltré. Deux sexagénaires comparaissent jeudi devant le tribunal correctionnel d'Évry pour avoir voulu faire tuer un homme avec qui ils étaient en contentieux. Pour ce faire, les retraités ont fait appel à un homme, surnommé Gino, qui était en réalité un gendarme chargé de mettre en scène l'exécution du "contrat".
3.000 euros le passage à tabac. Cette histoire, c'est d'abord celle d'une grande rancœur. Les deux accusés en voulaient en effet terriblement à Gérard, parti il y a quinze ans avec la femme de l'un et embourbé dans des histoires d'argent avec l'autre. Ils décident donc de s'associer pour recruter un tueur à gage, rapporte Midi Libre.
Sauf que la section de recherches de la gendarmerie de Paris est mise au courant de l'annonce des deux sexagénaires. Pour piéger les deux individus, les enquêteurs décident donc d'envoyer un gendarme infiltré, chargé de se faire passer pour un tueur à gages. Sous la fausse identité de Gino, le gendarme leur demande 12.000 euros pour tuer Gérard. Trop cher, les deux sexagénaires prennent plutôt l'option à 3.000 euros, avec passage à tabac et jambes brisées.
"Une photo pour montrer que mes jambes étaient pliées en deux". Une fois le contrat passé, Gino a besoin de la participation de Gérard pour coincer les deux hommes. Une équipe débarque alors chez la victime pour mettre en scène sa prétendue agression, avec du maquillage, et même de fausses jambes.
"Je leur donne un jean, une paire de basket, une paire de chaussette. La maquilleuse me fait une fausse tête au carré, avec œil au beurre noir, tout ce qu'il faut sur le visage. Ils mettent les jambes dans mon jean, ils mettent les baskets, dessus ils mettent du faux sang. Ensuite, ils me prennent en photo pour montrer que j'avais les jambes complètement pliées en deux, donc cassées et que ce serait difficile de les remettre en place", se souvient Gérard au micro d'Europe 1.
10 ans de prison encourus. Cette photo, Gino, le faux tueur mais vrai gendarme, la montre aux deux commanditaires. Il se fait alors remettre en échange les 3.000 euros promis. Une transaction effectuée sur un parking qui a conduit à l'arrestation immédiate des deux sexagénaires.
Les deux hommes risquent aujourd'hui jusqu'à dix ans de prison. Quant à Gérard, il est tombé des nues en apprenant qu'il y avait un contrat sur sa tête. Aujourd'hui, il ferme d'ailleurs sa porte à double tour et sursaute dès qu'une moto passe devant lui.
 

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