Si le marteau de la justice peut donner le sentiment de s'être abattu aussi lourdement que le gourdin de la prévenue dans un pare-brise, c'est que la demoiselle n'était pas à son coup d'essai. Son casier judiciaire compte 16 condamnations : beaucoup de violences, mais également des appels malveillants et des outrages.
Cette âme en peine n'est pas femme qu'on quitte. Et si l'alcool est mauvaise conseillère, dans son cas la boisson agit sur son caractère impulsif comme l'huile sur le feu. Ce jour-là, elle a noyé sa peine dans le muscat et la bière. Elle s'est rendue à l'appartement de son ex-compagne pour exiger des explications. Elle lui a demandé de descendre mais, face à son refus, elle a commencé à décharger sa colère sur le véhicule. La police est venue une première fois. Ça ne l'a pas dissuadée de revenir un peu plus tard finir sa besogne, cette fois armée d'une batte sur laquelle on pouvait lire : « Et la lumière fut ».
Amour incendiaire
Les deux femmes se fréquentaient depuis six ans. Une histoire nourrie d'intermittences, « entre les moments où elle m'envoie en prison et les moments où elle me reprend », a expliqué la mise en cause. Une fois, elle a tenté de mettre le feu au logement de sa chère et tendre. Ça lui a valu une énième condamnation.Depuis quelques mois, la rupture semblait définitive. Du moins pour l'une des deux. Selon le conseil de la partie civile, Me Olivier Essombé, en juillet, la prévenue filait sa cliente. Elle a même envoyé à son employeur des photographies personnelles. Un jour, elle aurait reçu la bagatelle de 80 messages. Une plainte à ce sujet serait en cours d'instruction : « Manifestement, elle ne veut rien comprendre. »
« Que ce serait-il passé si elle était descendue ? », s'inquiète le représentant du parquet, Stéphane Renard, qui a requis un an de prison, dont six mois avec sursis. « Rien, assure la défense. Elle s'en tient toujours aux dégradations matérielles. » Selon l'avocate, la victime aurait soufflé le chaud et le froid, ce qui expliquerait le besoin de discuter de sa cliente. Cela étant, elle aussi estime que son état psychologique réclame un traitement : « Elle a perdu pied, elle était en totale détresse morale. » Dans le box, la trentenaire reste calme : « J'ai mal réagi, je n'aurais pas dû. »
Outre la peine de prison, elle fait l'objet d'une obligation de soins. Elle devra rembourser les dégradations et verser à la victime, au titre du préjudice moral, 300 euros, soit l'équivalent de 15 exemplaires de « Merci pour ce moment ».
http://www.sudouest.fr/2014/09/09/par-depit-amoureux-elle-ruine-a-la-batte-la-voiture-de-son-ex-1665249-1980.php
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