mercredi 20 août 2014

Gens du voyage : un coup de feu tiré par un riverain excédé

La tension est montée d'un cran à Pechbonnieu, dans le nord-est toulousain où, depuis l'arrivée jeudi de plusieurs familles issues des gens du voyage (notre édition d'hier), un malaise s'est installé. Garées aux abords de la médiathèque toute neuve, du gymnase et des écoles, près de cent caravanes ont investi deux hectares bloquant, de surcroît, divers accès de secours à ces structures. Les utilisateurs doivent traverser les camps pour s'y rendre. Beaucoup ont rebroussé chemin et certains ont exprimé leur mécontentement et inquiétudes.

Un chamboulement dans la commune

Un riverain, excédé, a même tiré un coup de fusil en l'air, lundi, dans la soirée. Les gendarmes sont intervenus et la situation est rentrée dans l'ordre. Mais pour combien de temps ? Sabine Geil, maire, ne veut pas imaginer le pire. Elle craint cependant que les rapports se dégradent. Cette arrivée massive a entraîné un vrai chamboulement au-delà de la ville, dans toute la communauté de communes. «Les caravanes bloquent divers accès de secours pour les structures publiques et notamment le gymnase. Les gendarmes ont essayé de trouver une solution mais en vain. Nous avons donc pris un arrêté de fermeture pour éviter de gros problèmes. C'est gênant car les activités sportives ont repris dans le gymnase intercommunal. Nous avons également mis en place une navette pour amener les jeunes du PAJ à Montberon», confie le maire. Du coup, les communes voisines montent au créneau. Maire de Saint-Loup Cammas, Claude Marin a été le premier à exprimer son mécontentement directement en préfecture. Idem pour Thierry Savigny, maire de Montberon, qui a demandé «d'accélérer le processus du référé pour mettre un terme à ce problème». «Nous sommes soutenus par tout le monde», explique Sabine Geil, «mais je me sens cependant un peu abandonnée par les services de l'État qui ne semblent pas prendre la dimension du problème». La direction des services administratifs de la préfecture lui a répondu qu'elle avait «demandé à la gendarmerie un relevé de toutes les identités» ainsi que «des troubles à l'ordre public». Pour le maire «cela ne suffit pas ! De vraies mesures doivent être prises. Je continuerai donc à les réclamer sans relâche!».

Sentiment d'injustice

En ville, les habitants ne parlent que de ça. «On n'a rien contre eux, mais qu'ils ne nous empêchent pas de vivre!», dit une habitante. «Je trouve injuste qu'on nous verbalise lorsqu'on est mal garés et eux, rien !», clame Jean-Louis.
Les gens du voyage, via l'un des leurs installé le reste de l'année à Saint-Alban, expliquent qu'ils «reviennent d'un mariage. Nous resterons quinze jours sans poser de problème. Nous n'avons pas d'aires autour de Toulouse, on fait comme on peut». Le problème initial reste posé. Sachant qu'il ne sera pas réglé ces jours-ci, l'urgence est d'imaginer une solution provisoire pour un retour au calme. Qui en prendra la décision ? A moins que les nomades ne s'en aillent ailleurs. Et que la tension se déplace.
La tension monte à Pechbonnieu où l'installation depuis jeudi d'une centaine de caravanes à changé le climat. Le maire a commencé à prendre des mesures.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/08/20/1936643-gens-du-voyage-un-coup-de-feu-tire.html

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