Steve n'est pas du genre à se laisser impressionner. Vendredi matin, ce Tarn-et-Garonnais âgé de 35 ans rentrait chez lui, après avoir passé la soirée à Montauban, lorsque son attention a été attirée par une grosse cylindrée de couleur noire stationnée, portes ouvertes, devant le tabac-presse de Lavilledieu-du-Temple. Il n'y aurait peut-être pas fait attention en journée, mais à 3 h 30 du matin…
«Je suis passé devant. Et j'ai fait demi-tour un peu plus loin pour vérifier. Je me suis garé dans le rond-point, à moitié protégé par la haie, mais avec suffisamment de visibilité pour voir au moins trois personnes. Un était debout, face au coffre de la voiture. L'autre, devant la voiture, me balançait des cailloux pour me faire partir. J'étais à 20 mètres ; il m'a raté. Et le troisième tapait dans le rideau de fer du bureau de tabac après l'avoir entamé à la disqueuse. Ils étaient peut-être deux à taper d'ailleurs, je ne sais pas. J'ai fait le 17 ; on m'a répondu de suite. Les gendarmes avaient déjà été prévenus, en fait, à cause de l'alarme, je pense. Ils m'ont demandé mon nom, deux — trois infos. Et à ce moment-là, j'ai vu les casseurs prendre leur voiture et venir vers moi. J'étais toujours au téléphone ; le gendarme m'a dit de ne pas prendre de risque. Mais j'étais dedans. J'ai fait trois ou quatre tours de rond-point ; ils me suivaient. En regardant dans le rétro, j'ai pu retenir une partie de leur plaque d'immatriculation. Et puis, ils ont fini par se lasser. Ils sont retournés au tabac, ont encore tenté de casser la porte pendant quelques secondes. Et ont fini par partir en direction de Lafrançaise. À ce moment-là, j'ai essayé de les poursuivre à mon tour ; mais leur voiture était beaucoup trop rapide pour la mienne.»
«Je n'ai fait que mon devoir»
Steve n'a vraiment pas eu froid aux yeux. Plus tard, dans la matinée de vendredi, il est revenu voir le patron du tabac-presse pour voir si on ne lui avait rien pris. C'était le cas. «Il m'a remercié ; mais je n'ai fait que mon devoir. Si un jour ça m'arrive, j'aimerais bien que quelqu'un fasse pareil. Avec tous les cambriolages qu'il y a partout, ça a toujours été dans ma nature de vérifier si tout allait bien dans mon quartier. J'ai toujours eu un caractère à pas me laisser faire. J'ai longtemps été dans la banlieue parisienne avant d'arriver dans le Tarn-et-Garonne, il y a 7 ans. Il en faut beaucoup pour me faire peur.» Il faut dire que Steve a des atouts à faire valoir, du haut de son mètre 70. Il pratique le kick boxing, a fait de la boxe française. Et il a commencé le judo récemment. Cela dit, il a eu de la chance. Il aurait tout aussi bien pu tomber sur quelqu'un d'armé. Dans ces cas-là, gendarmes ou policiers conseillent habituellement aux témoins de faire le 17 (pour que les forces de l'ordre aient une chance de réaliser un flagrant délit) mais de rester en retrait pour ne pas mettre leur vie en danger. Après coup, Steve en convient. Mais, chassez le naturel, il revient au galop. Steve affirme qu'il n'a pas stressé durant les 10 à 12 minutes que les gendarmes ont mis pour arriver, y compris lorsque les casseurs l'ont poursuivi en voiture, sur le rond-point. Un self-control qui rend son témoignage d'autant plus intéressant pour l'enquête. Affaire à suivre.http://newsletter.ladepeche.fr/Go/index.cfm?WL=29001&WS=291720_2501986&WA=5560
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