«Je me suis vue mourir et j'ai dit : il faut que ça s'arrête», raconte une jeune femme devant le tribunal correctionnel d'Agen hier, le visage encore marqué par la terrible correction infligée par son compagnon, à Nérac, le 3 juillet dernier.
Ce soir-là, vers 1 heure, les gendarmes l'ont trouvée dehors, sur un banc, la figure terriblement tuméfiée, deux dents ébréchées, de multiples ecchymoses attestant de la brutalité des coups qu'elle avait reçus. Une dispute qui dégénère, sur fond d'alcool, une gifle qui part, la fuite de la femme, rattrapée dans la rue par son compagnon qui la roue à nouveau de coups, la jette au sol et lui cogne plusieurs fois la tête sur le bitume, et qui se termine devant les juges. Pourtant le prévenu, qui admet l'avoir déjà frappée à plusieurs reprises, affirme en larmoyant au président : «Je n'ai jamais pensé qu'elle voulait me quitter, je croyais qu'il y avait de l'amour».
Me Gillet martèle : «On a rarement vu des photos aussi accablantes. C'était un véritable passage à tabac». Elle demande une expertise pour évaluer le réel préjudice corporel. Le procureur constate que l'homme a «un rapport à la réalité complètement faussé» et déplore ces faits commis devant les enfants de 8 et 10 ans car «c'est absolument déstructurant pour eux».
Il requiert 8 mois de prison dont 6 avec sursis et mise à l'épreuve avec obligation de soins, l'interdiction d'aller chez la victime et le maintien en détention.
Pour Me Martial, «comme d'habitude, la violence gagne quand le dialogue a cessé». Entre une femme qui travaille et le prévenu sans emploi, ce dernier avait fini par décrocher et «il a choisi un pansement, l'alcool».
Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur et a ordonné une expertise médicale
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