« J'étais en train de regarder la prolongation du huitième de finale entre le Brésil et le Chili quand il est arrivé. Je le connais depuis un mois à peu près. Quand il a tiré, je lui tournais le dos. La douille est passée à une trentaine de centimètres de mon dos. Aujourd'hui, nous sommes traumatisés avec ma compagne… »
La mort l'a frôlé samedi soir. Une mort évitée de justesse à son domicile, alors que son agresseur venait de déclencher un tir de fusil, depuis la terrasse, à travers la porte-fenêtre qui ouvre sur l'extérieur.
Dans le salon du couple, des traces de plomb témoignent de la violence de l'assaut. « Il y en a sur les murs, la tapisserie est foutue… Le canapé est crépi de plombs », témoigne le quadragénaire qui partage depuis deux ans ce pavillon acquis avec sa compagne, allée Jean-Thorte, à Foulayronnes.
Et comme pour mieux aigrir une situation psychologiquement compliquée, le couple de victime vient d'apprendre que son assurance refusait de prendre en charge les frais occasionnés par les dégâts. « Nous avons pris contact lundi, avec la Banque postale, où nous avons assuré notre habitation. On nous a fait savoir que nous ne serions pas remboursés. On nous a même répondu que pour une prise en charge, il aurait fallu que la vitre soit brisée par un ballon ou une boule de pétanque… Mais pas par la balle d'une arme à feu… »
Lundi, l'auteur du tir a passé la journée en garde à vue, puis devant la justice. À l'origine de son geste, d'une violence disproportionnée, de cette réaction hors norme, une accumulation de détails perçus comme autant de brimades. Avec en point d'orgue, la réflexion survenue suite à son passage au zinc d'un bar de l'avenue du Caoulet à Foulayronnes.
Alors n'en pouvant plus d'exaspération samedi soir, cet individu de 38 ans a pris son fusil de chasse et s'est présenté au domicile de sa victime : le compagnon de la mère de la belle-sœur.
« Il a tiré une fois puis est reparti. Nous ne savons pas pourquoi il en est arrivé à cette extrémité. Il n'y a pas de véritables explications à son comportement. Tout ce que nous savons est que nous avons évité une catastrophe », résumait lundi une source proche du dossier ajoutant que l'alcool consommé avant les faits ne saurait constituer le ressort de ce passage à l'acte.
Ayant fait l'objet de procédures antérieures à 2009 par les services de police et de gendarmerie, pour violences et atteintes aux biens et aux personnes, le tireur, hébergé depuis quelques semaines chez son frère et sa belle-sœur, à quelques centaines de mètres de l'allée Jean-Thorte, a été déféré lundi après-midi devant la justice.
Parcours sans surprise d'un tireur qui a reconnu sa responsabilité devant les enquêteurs de la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie d'Agen au cours des presque 48 heures de sa garde à vue. Lundi, assisté par Me Gillet, il a été présenté au magistrat de permanence du parquet d'Agen qui a requis son placement en détention provisoire. Une disposition que devait accorder le juge des libertés et de la détention.
Le parquet a, par ailleurs, ouvert une information judiciaire auprès du juge d'instruction, Sylvie Tronche. La suite de l'enquête est désormais entre les mains de ce magistrat qui a mis en examen le trentenaire pour tentative d'assassinat et violences.
http://www.sudouest.fr/2014/07/01/la-balle-est-passee-a-30-centimetres-de-moi-1601842-3603.php
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