Quelques dizaines de grammes tout au plus à chaque fois, mais des enveloppes par centaines. Entre les Antilles et Sarcelles, la cocaïne voyageait par courrier ordinaire ; les trafiquants préférant la discrétion des lettres pour déjouer les contrôles éventuels sur les colis.
Cette semaine, sur commission rogatoire d'un juge d'instruction de Pontoise, les enquêteurs de l'antenne de Cergy de la DRPJ Versailles ont lancé un coup de filet des deux côtés de l'Atlantique.
Six suspects ont été interpellés mardi en Martinique, d'où était postée la drogue, et six autres en région parisienne, où elle arrivait dans les boîtes aux lettres. Quatre ont été appréhendés à Sarcelles, dans le Val-d'Oise, et deux autres à Bondy et Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis.
Deux frères au coeur du dispositif
Au fil de l'enquête menée avec le GIR 95, spécialisé dans la lutte contre l'économie souterraine, les policiers de la PJ ont découvert le point névralgique du trafic : une cellule de la maison d'arrêt de Martinique, à Ducos, où le cerveau du réseau, un détenu de 31 ans, organisait tout le trafic avec un simple téléphone. L'homme, qui purge déjà une peine de prison pour importation de produits stupéfiants, avait pour interlocuteur principal en métropole son jeune frère de 21 ans, installé à Sarcelles.
Après avoir envoyé un premier colis contenant 500 g de drogue, les trafiquants sont passés aux enveloppes, opérant souvent par envois groupés, puisqu'il arrivait qu'une quarantaine de lettres partent le même jour pour la métropole. D'où une organisation en Martinique, pour confectionner les envois, mais aussi en région parisienne, pour assurer la réception de la drogue.
Parmi les mis en examen, certains étaient chargés de trouver des adresses où les lettres pouvaient être acheminées. Certains destinataires ignoraient le contenu des courriers, pensant rendre service à des proches. Ce trafic rapportait gros. La drogue était achetée aux Antilles au tarif local, soit environ 6 000 EUR le kilo. Une cocaïne pure à 85 %, coupée assez largement à l'arrivée afin de mettre sur le marché un produit pur à 30 ou 40 % et revendue autour de 30 000 à 40 000 EUR le kg. Soit, au final, autour de dix fois la mise initiale.
Lors de perquisitions, les enquêteurs ont saisi 3,5 kg de cocaïne et 10 000 EUR en espèces. Ils ont également mis la main sur cinq balances électroniques et des produits de coupe. Sept personnes ont été incarcérées et trois autres placées sous contrôle judiciaire.
http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/val-d-oise-la-cocaine-arrivait-dans-des-lettres-28-06-2014-3960687.php
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