Cela restait bien dans le contexte, relaté la veille au soir par le bâtonnier Jean Stremoouhoff avocat de la partie civile et de la victime Pierre Salvadori.
Pour Bernard Lambert, l'agression nocturne a été préméditée en répartissant les rôles des trois intervenants. «Il y a eu la volonté de le faire coûte que coûte» poursuit l'avocat général, en disant que ni l'aboiement des chiens, le coup de pied dans un seau, l'éclairage automatique qui s'allume, ni la présence d'une voiture devant l'entrée ne les avaient fait battre en retraite et même la fuite sauve- qui -peut avec rendez-vous à la voiture. Sur le fait de savoir qui a effectué le premier tir, Bernard Lambert indique «peu importe. L'attaque de nuit créée de fait la légitime défense».
Il allait requérir 5 ans de prison dont 3 ferme contre Jérémy Bouillet au rôle de «suiveur» parce qu'on peut être optimiste sur sa réinsertion dans la société. 8 à 10 ans de prison contre Nicolas Vion parce qu'il a été «acteur et qu'il doit assumer ses actes».
Enfin pour Philippe Fouquet l'avocat général allait demander de 15 à 17 ans de réclusion criminelle considéré comme étant «l'acteur principal en état de récidive légale et ayant l'autorité sur les deux autres».
Des plaidoiries axées sur le rôle de chacun
Laurent Mascaras débutait la série des plaidoiries dans l'intérêt de Jérémy Bouillet «on ne doit le juger que pour ce qu'il a fait». L'avocat s'efforça à démontrer le rôle secondaire de son client dans la fusillade. Un homme qui allait «détaler comme un lapin» lorsqu'il entendit le premier coup de feu. Pour l'avocat, Jérémy Bouillet n' est ni l'acteur, ni le metteur en scène, mais un simple spectateur les yeux fermés. Pour la première fois de sa carrière devant une cour d'assises Imane Krimi-Chabab se levait en défense de Nicolas Vion. Elle allait retracer avec brio et en captivant l'attention des jurés la personnalité de l'accusé avant que Charlotte Levi ne prenne le relais et poursuive «Nicolas Vion n'est pas un braqueur, un simple voleur, qui ce soir-là a fui ses responsabilités. Il n'a été en rien dans la préparation. Il n'était pas pour attenter aux jours de la victime. Comme au théâtre, il y a un distinguo à faire sur les rôles des différents acteurs». Elle supplia les jurés de ne pas renvoyer en prison cet homme qui gardera une trace indélébile de ce qu'il a fait avec sa main blessée.Enfin, la tâche de Jean-Louis Pujol en défense de Philippe Fouquet s'annonçait compliquée «c'est un homme balayé par son parcours de vie. Dans cette affaire, il n'y a pas eu de préméditation et l'ordre des tirs me paraît important. Je ne pense pas que le scénario de la violence faisait partie du projet. Il voulait simplement voler». Comme le veut la loi, les accusés eurent la parole en dernier. Jérémy Bouillet présenta des excuses à Salvadori «je demande pardon». Nicolas Vion dit «peu importe qui a tiré le premier. Beaucoup de monde aurait fait comme vous» en s'adressant à Pierre Salvador.
Enfin Philippe Fouquet lâcha «je m'excuse Pierrot. Si je devais recommencer, je ferai différemment». Après moins de trois heures de délibéré, la cour et les jurés condamnaient Philippe Fouquet à 20 ans de réclusion criminelle plus que les réquisitions, Nicolas Vion à 10 ans de réclusion criminelle et enfin Jérémy Bouillet à 5 ans de prison dont deux avec sursis accompagné d'un sursis mise à l'épreuve de 3 ans.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/05/17/1882927-fusillade-gensac-vingt-ans-tireur-dix-cinq-complices.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire