À qui la faute ?
Le 2 août 2010, la victime guettait le retour de son épouse, rue Jean-Moiset, à Attigny. Vers 4 heures, lorsque raccompagnée en voiture par son amant, celle-ci est revenue au domicile conjugal, Olivier Tellier a surgi brusquement en proférant des menaces : « Bubu ! Je vais te tuer ! » Pris de panique, le couple illégitime s’enferme dans la voiture. Le mari trompé frappe violemment sur la vitre du conducteur, qui démarre. La victime court après le véhicule, le rattrape et s’accroche à l’attache-caravane pour grimper sur le toit de l’habitacle de la R19. Complètement imprudent, diront certains, qui imputeront les conséquences mortelles de l’accident au seul comportement de la victime. Sauf que Philippe Bury n’y est sans doute pas allé avec le dos de la cuillère pour tenter de décrocher son rival du toit, puis du hayon arrière. « Philippe a dit qu’il allait le laisser dans un chemin. À un moment, il a freiné, puis freiné encore plus fort en serrant à droite », racontera l’épouse volage aux gendarmes. C’est elle qui préviendra les secours, sans pouvoir leur indiquer la gravité des blessures subies par son époux. « On n’allait pas s’arrêter, il (Olivier Tellier) l’aurait tué (Philippe Bury) ».La présidente questionne le mis en cause :
– « Vous avez pris la décision de démarrer alors que la victime était à côté de votre voiture. Pourquoi ? »
– « Il m’aurait tué, j’ai eu peur. »
– « Vous l’avez vu courir derrière votre véhicule ? »
– « Non, absolument pas ! »
– « Vous décrivez quand même la façon dont il est monté dessus… Que faisait-il sur le véhicule ? »
– « Il tapait dans les carreaux, m’insultait et me menaçait… »
– « Et vous ne vous êtes pas aperçu que vous perdiez quelque chose ? »
– « Non, je ne l’ai pas vu tomber en tout cas. »
L’assureur du véhicule de Philippe Bury a refusé de prendre à sa charge les conséquences financières de l’accident mortel, plaidant même pour faire renvoyer le mis en cause devant les assises. « Cette scène est digne d’une cascade que l’on ne voit que dans les films. La cause exclusive de l’accident n’est pas due au fait que la victime s’est accrochée à la voiture, mais que M. Bury a continué de conduire. Cela ne relève ni d’une négligence, ni d’une imprudence. »
Deux ans d’emprisonnement et l’annulation du permis de conduire ont été requis à l’encontre de Philippe Bury. La décision sera rendue le 14 avril.
http://www.lunion.presse.fr/region/attigny-08-traine-sur-5-km-par-son-rival-il-meurt-ia18b0n326814
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire