vendredi 21 mars 2014

Rodez. Handicapée à 83% après un accident, elle est "prête à s'enchaîner pour que justice soit faite»

La vie de Mylène Canalés, aujourd'hui âgée de 33 ans, a basculé le 16 avril 2010, vers 21 h 45. Ce soir-là, un terrible accident de la route l'a rendue handicapée à 83 %. Depuis, elle se bat pour que «justice soit faite» mais l'affaire a été classée sans suite.
Retour sur une sombre soirée d'avril 2010. Après un apéritif arrosé, Mylène Canalès et son compagnon de l'époque décident de rentrer à leur domicile. «Je n'avais pas bu mais il n'a pas voulu que je prenne le volant, alors qu'il était alcoolisé et n'avait plus son permis». À Viviez, dans la côte des Albres, l'homme perd le contrôle du véhicule dans un virage. Après une chute de 20 mètres, lui est indemne et Mylène Canalés se réveille à l'hôpital. «J'ai été éjectée de la voiture. Aujourd'hui, handicapée à 83 %, j'ai perdu l'usage de mon bras gauche et je marche avec une canne. Je porterai bientôt une prothèse de hanche. Je suis désormais assistée».
Depuis cet accident, sa vie est un parcours semé d'embûches. Après plusieurs semaines passées dans le coma, il est l'heure pour la jeune femme de raconter les faits aux gendarmes. «Sous la menace de mon ancien compagnon et de sa famille, j'ai dit que je conduisais. Je suis revenue sur ma déposition seulement quelques mois après». En 2011, les services sociaux lui retirent la garde de ses deux enfants. «J'ai dû prouver que j'étais capable de m'en occuper. Ce fut une grosse bataille mais j'ai pu les récupérer l'an dernier».
Accompagnée dans son combat par un avocat, spécialisé en droit du dommage corporel, ne change pas la donne pour Mylène Canalès. En effet, l'affaire a été classée sans suite, comme l'atteste un courrier daté du 20 novembre 2013. «Pour moi, l'enquête a été bâclée. Des photos confirment que je n'étais pas au volant au moment des faits. En outre, un membre de la famille de mon ex-compagnon a témoigné en ma faveur. Pour autant, celui qui a détruit ma vie n'a jamais été jugé, c'est injuste», relate la jeune femme, devant son imposant classeur dans lequel, elle conserve toutes les étapes de cette terrible affaire.
«Je veux que justice soit faite, pour moi mais aussi pour mes enfants. Ils souffrent d'avoir une maman handicapée et subissent parfois des moqueries. Si les choses n'avancent pas, j'entamerai une grève de la faim et je m'enchaînerai au tribunal», conclut Mylène Canalès désemparée, depuis bientôt quatre ans

http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/21/1844850-suis-prete-enchainer-justice-soit-faite.html

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