mercredi 26 mars 2014

L’homme tué sur l’A7 rattrapé par son passé ?

Au lendemain de l’extraordinaire règlement de comptes qui a coûté la vie à Yassine Aunay sur l’A7, ce lundi à hauteur de Lançon-de-Provence, les gendarmes de la section de recherches de Marseille poursuivent leurs investigations dans le cadre d’une enquête dite de “flagrance”. Ils devraient pouvoir le faire encore quelques jours jusqu’à ce que Dominique Moyal, procureur de la République à Aix-en-Provence, décide d’ouvrir une information judiciaire. Et qu’un juge d’instruction soit nommé. En attendant, les gendarmes continuent de travailler sur l’environnement de la victime. Et creusent notamment dans son passé à la recherche d’une piste.

« Personne n’a jamais été condamné sur la base de ses déclarations »

Yacine Aunay, 35 ans, est né au Maroc. Il quitte le Royaume adolescent, à la mort de son père, et vient vivre à Marseille quelques années. Puis il fait ses valises pour rejoindre sa compagne en Andalousie (Espagne). En peu de temps, il devient une “connexion” entre des dealers des quartiers nord de la cité phocéenne et des producteurs de shit dans son pays d’origine.
Le jour de sa mort, l’homme venait tout juste de sortir de la prison du Pontet. Il y était incarcéré depuis quatre ans dans le cadre d’une affaire de stupéfiants. Affaire qui lui a valu d’être condamné à huit années de prison pour son implication dans un business d’envergure internationale. Il a aidé à l’importation de près de 300 kilos de shit répartis sur deux “go fast”.
Cette autorisation exceptionnelle de sortie lui permettait de pouvoir rentrer chez lui une soirée avant de regagner le bureau du service pénitentiaire d’insertion et de probation à Marseille le lendemain. Il devait se faire poser un bracelet électronique. « C’était un garçon très fin et très intelligent », témoigne son avocat, Me Luc Febbraro. Et de confirmer : « C’est vrai qu’il a eu des incidents en détention. C’est ce qui a d’ailleurs motivé son transfert des Beaumettes au Pontet. Il y a d’ailleurs traversé des moments difficiles. Mais il ne se sentait pas en danger. Personne n’a jamais été condamné sur la base de ses déclarations ».
L’opération commando menée sur l’autoroute est la marque de personnes bien informées. Et animées d’une haine telle qu’ils n’ont pas hésité à faire barrage à la Citroën C3 sur la voie de gauche de l’autoroute avant d’ouvrir le feu. « Il pourrait y avoir deux tireurs avec des armes de type Kalachnikov », précise Dominique Moyal. Dans l’attaque, la compagne de l’homme abattu, assise côté passager, a été touchée à une main. Elle était hier après-midi au bloc opératoire.
http://www.ledauphine.com/vaucluse/2014/03/25/l-homme-tue-sur-l-a7-rattrape-par-son-passe

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