Mohamed, peintre de 33 ans, était marié et père d'un bébé de 4 mois lorsque ce 30 mai 2009, alors qu'il travaille sur le toit d'un immeuble à Cannes, il est attaqué par des goélands.
Pour éviter les volatiles, il recule, trébuche et s'effondre sur un dôme en Plexiglas qui cède sous son poids.
Il chute 2,50 mètres plus bas, sur le palier du 3e étage. Souffrant d'un traumatisme crânien et thoracique, il décède deux semaines plus tard à l'hôpital Saint-Roch de Nice des suites de ses blessures.
Mohamed n'était pas attaché, ne portait pas de harnais, n'avait reçu aucune formation propre à la sécurité et le toit n'était muni d'aucun garde-corps.
Son employeur Mohamed Mejri, un Niçois de 50 ans, à l'époque gérant de la SARL PRB aujourd'hui liquidée, était poursuivi, hier, devant le tribunal correctionnel de Grasse pour homicide involontaire.
Deux ans de prison mandat d'arrêt
Mais il n'a pas pris la peine de se rendre au tribunal pour s'expliquer. Il a été condamné en son absence à 2 ans de prison ferme contre les 12 mois requis par la procureure Muriel Fusina. Un mandat d'arrêt a été décerné à son encontre.
En mars 2008, débutent les travaux de ravalement de façade et d'étanchéité de la copropriété Le Parc Croisette, situé boulevard Alexandre-III à Cannes. Un chantier de 4,2 millions d'euros pour cette copropriété de 300 appartements
Des travaux difficiles à organiser, « une partie des copropriétaires était contre» indique le gérant de NGI, syndic de copropriété et donc maître d'ouvrage, renvoyé pour avoir omis de déclarer les travaux aux autorités compétentes.
« Nous ignorions qu'il fallait le faire. Nous avions pris soin de nous adjoindre les services d'un maître d'œuvre. Il ne nous a rien dit ».
«Je suis indigné », s'exclame Me Gautier Lec, avocat des parties civiles, la veuve, le fils le frère et l'oncle du défunt.
L'architecte, maître d'œuvre et également poursuivi. Son avocate Me Julie De Valkenaere plaide et obtient sa relaxe : « Il y a eu amalgame entre maître d'œuvre et maître d'ouvrage ».
« Mon client est syndic depuis 25 ans et il n'a jamais eu aucun problème. Il veille à ce que tout soit fait dans les règles. Ce qu'on lui reproche aujourd'hui n'est en rien lié à la mort du salarié », insiste Me Stéphane Choukroun pour le syndic, condamné à une peine de principe : 1 000 e d'amende, mais avec sursis.
« Vous n'avez jamais songé à faire exterminer les goélands ? », demande, enfin, au syndic, le président Alexandre Julien.
« Nous avons signalé les faits à la mairie. On nous a répondu que c'était une espèce protégée».
« Entre la vie d'un employé et un goéland, il n'y a pas photo pourtant», rétorque le magistrat.
http://www.nicematin.com/cannes/attaque-par-des-goelands-il-chute-du-toit-et-se-tue-a-cannes-lemployeur-condamne.1672931.html
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