PLAINTE. Un couple de Roms a déposé plainte à Paris après qu'un homme eut aspergé leur matelas d'un produit caustique sans les blesser, a-t-on appris mercredi de sources concordantes. Une enquête préliminaire a été ouverte à la suite de leur plainte, a indiqué une source policière, confirmant une information du site Mediapart.
Un liquide corrosif dans une bouteille blanche. La scène s'est déroulée le 16 janvier vers 21h30 près de la place de la République, rapporte Léo Larbi, bénévole de l'association Autremonde qui effectuait une mission dans le quartier avec une coéquipière ce soir-là. "On a vu au loin deux personnes assises sur un matelas et un homme leur tourner autour. Quand on s'est approché, il s'est éloigné avec une bouteille blanche sous le bras", explique-t-il. "Quand on est arrivé près du couple, on a constaté qu'un liquide noir très corrosif commençait à détruire le matelas" poursuit le bénévole. En ramassant un sac, sa coéquipière a touché le produit. Elle "a été immédiatement brûlée, c'était extrêmement puissant et corrosif", poursuit Léo Larbi.
Le rôle du commissariat souligné. C'est le bénévole lui-même qui, après discussion dans le milieu associatif, a encouragé le couple à déposer plainte. Celle-ci a été enregistrée le 27 janvier au commissariat du IIIe arrondissement. Léo Larbi et sa coéquipière ont été entendus comme témoins mercredi. Le "commissariat a eu un rôle très actif dans le dossier", a souligné l'association Autremonde, spécialisée dans la lutte contre l'exclusion, tout en rappelant qu'il est difficile de convaincre les populations roms de porter plainte. "C'est un public, souvent en situation irrégulière, qui se méfie évidemment des forces de l'ordre", a noté son vice-président Pierre Alfonsi. Dans un communiqué, l'association SOS Racisme, inquiète du "climat délétère dans le pays", a "exigé que toute la lumière soit faite sur cette affaire dans les plus brefs délais" et souhaité "une sanction exemplaire".
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