jeudi 20 février 2014

Périgueux : six mois de prison pour avoir tiré sur un convive

C'est un homme sans grande envergure qui comparaissait ce mercredi, devant le tribunal correctionnel de Périgueux. Un Corrézien de 47 ans dont le casier judiciaire porte 7 mentions en 10 ans : délit de fuite, conduite sous l'emprise de l'alcool, recel, violences aggravées... Des petits délits qui donnent une idée du milieu dans lequel évolue cet homme sans emploi, vivant d'expédients sans être véritablement en marge de la société.
Il s'appelle Roland. Le 17 octobre dernier, au beau milieu de la nuit, il frappe à la porte de son voisin Yann, qui reçoit quelques amis, rue du Terme-Saint-Sicaire, à Périgueux. Avant de s'inviter, il prend son pistolet automatique sur lui, un calibre 7,65 mm. "Je sais pas pourquoi je l'ai pris, sans doute pour leur faire voir", haussait-il les épaules lors de l'audience.
Autour de la table, les joints tournent, et la vodka coule. Arrive un moment où Roland décide de manipuler son automatique. Mais, sans que personne ne s'y attende, le coup part. La balle traverse le plateau de la table et percute un invité, Alain, à la jambe. La blessure n'est pas trop grave mais, effrayé, Roland rentre chez lui.
"Capacité de réinsertion"
Quand les policiers perquisitionnent chez lui, il retrouvent l'arme, mais aussi 1,5 kg de cannabis caché dans un double plafond. Aux enquêteurs, il a expliqué la provenance du revolver et de la drogue : "Cela vient de chez Nordine, à Bordeaux." "Nordine, Momo, on ne sait jamais qui c'est", remarquait le président du tribunal, comme pour signifier au prévenu qu'il ne croyait pas un traître mot à son explication.
Comme pour montrer sa bonne foi, mercredi, Roland expliquait qu'il était sevré du cannabis comme de l'alcool. Que, certes, il avait revendu du haschich, mais que "c'est fini". Le vice-procureur a insisté sur la "bêtise humaine". "Les conséquences auraient pu être dramatiques". Il a remarqué que le casier du prévenu "ne parlait pas en sa faveur", et a requis 8 mois de prison ferme à son encontre.
Pour défendre son client, le conseil du prévenu a mis en avant sa reconnaissance des faits : "Il vient ici pour prendre une condamnation." Son décrochage de la drogue et de l'alcool montrant de sa part "une capacité de réinsertion sociologique et professionnelle."
Le tribunal a rendu sa sentence l'après-midi même : six mois de prison ferme, pour pour la détention, le transport non autorisé de son pistolet, blessure involontaire, mais aussi détention, acquisition, usage et cession de cannabis.
http://www.sudouest.fr/2014/02/20/perigueux-six-mois-de-prison-pour-avoir-tire-sur-un-convive-1468007-4697.php

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