vendredi 21 février 2014

Albi. Il prend le rond-point à contresens avec 4,46 g d'alcool et percute une voiture

Il était mal dans sa peau et il a forcé sur la dose d’alcool. Si bien, que le 4 novembre 2013, cet attaché commercial emprunte le rond-point du McDo à contresens au volant de sa voiture et percute un autre véhicule qui n’a pu l’éviter. Fort heureusement, la jeune étudiante de 20 ans ne souffre que de contusions aux cervicales. Jérôme P, 49 ans, père de deux filles, est inanimé au volant. Les sapeurs-pompiers doivent casser le pare-brise pour lui porter secours. Ils relèvent une forte odeur d’alcool dans l’habitacle. Le conducteur, qui revient un peu à lui, a le regard vitreux et a du mal à s’exprimer. Et pour cause, il présente une alcoolémie de 4,46 g. Il a expliqué, hier après-midi, à la barre du tribunal correctionnel, sa dérive.
«Je n’allais pas très bien depuis quelque temps, je suis un hypersensible avec des crises d’anxiété. Je pensais que l’alcool m’aiderait, mais ça n’a fait qu’aggraver la situation. Un divorce qui n’est pas résolu dans ma tête, la mort de mon père, j’ai eu une mauvaise période», confie le prévenu. Il suit des cures de désintoxication à la clinique de Saint-Salvadou et est abstinant depuis un mois. Après l’accident, il a fait l’objet d’une suspension administrative de six mois de son permis de conduire. Il a aussi vendu sa voiture.
«4,46 g d’alcool dans le sang ! Vous étiez à la limite du coma éthylique. Vous avez percuté une jeune conductrice qui a l’âge d’une de vos filles . Alcoolisez-vous si ça vous chante mais ne prenez pas le volant, vous êtes un danger public», lance Me Michel Albarède, en partie civile. Il demande une expertise pour sa jeune cliente choquée et 2 000 € de dommages et intérêts. Claude Dérens, le procureur, tient à rappeler au prévenu qu’il n’est pas encore guéri après un mois d’abstinence. «Vous aviez un taux proche de 5 g, il vous faut prendre conscience qu’en voiture, vous avez une arme entre les mains». Il demande 4 mois de sursis avec mise à l’épreuve (SME), l’annulation du permis de conduire du prévenu et 150 € d’amende.
Me Emmanuelle Weill, en défense, rejoint partie civile et ministère public sur un point. «On est tous d’accord, c’est un alcoolique et cette maladie ne se soigne pas du jour au lendemain. Il est fragile et il est suivi. Il n’a plus de voiture. Ce n’est pas en annulant son permis de conduire qu’on lui permettra de reprendre son travail. Il a besoin d’un électrochoc. Pourquoi pas un stage de sensibilisation aux dangers de l’alcool ?»
Le tribunal l’a condamné à 2 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, obligation de soins, suspension de son permis pendant 1an, 150 € d’amende et 1 000 € de dommages et intérêts. La demande d’expertise a été rejetée.

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