jeudi 9 janvier 2014

Fusillades aux Izards : « La mort de Nabil ne doit pas rester impunie »

Un mois après la mort de Nabil Bennani, tué d’une rafale de Kalachnikov le 8 décembre aux Izards, sa famille se dit choquée par la remise en liberté d’un des hommes accusé de tentative de meurtre sur un pizzaïolo trois jours avant.

« Pourquoi la justice a relâché cet homme ? Ma mère pleure tous les jours la mort de mon petit frère Nabil. On ne comprend pas pourquoi un suspect se retrouve dehors alors que la police l’avait arrêté. Cette décision est pour notre famille une véritable injustice ! » Malik, le frère de Nabil Bennani, ce jeune garçon de 19 ans, blessé mortellement le 8 décembre par une rafale de Kalachnikov devant un immeuble de la rue des Chamois, aux Izards, ne décolère pas. Remis en liberté le 27 décembre par les magistrats de la chambre de l’instruction, Ouissen A. avait été arrêté par les enquêteurs du SRPJ une semaine plus tôt. Mis en examen pour tentative de meurtre sur l’employé d’une pizzeria le 5 décembre, route de Launaguet, il n’a en revanche jamais été poursuivi pour la mort de Nabil Bennani. La justice avait cependant relié ces deux affaires toujours entre les mains de la juge d’instruction Elodie Billot. Libre depuis le 27 décembre, ce suspect avait fourni des éléments prouvant qu’il se trouvait entre
Toulouse et Paris, le soir des tirs à la Kalachnikov. Des arguments qui ne « tiennent pas la route », selon la famille de Nabil. « On n’y croit pas, rétorque Malik. Ces preuves ne sont pas crédibles, tout avait été préparé à l’avance. » Seul Walid L.B. est toujours en détention provisoire pour la tentative de meurtre sur le pizzaïollo, le 5 décembre. Lui aussi a nié toute implication dans la mort de Nabil. Quant à l’origine de cette escalade de la violence, l’enquête penche plutôt sur une série de règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants opposant deux clans. L’un d’eux, voulant garder la maîtrise du business en mettant le quartier en coupe réglée, a multiplié les coups d’éclats pour faire entendre sa loi. Jusqu’à l’épilogue sanglant et la mort de Nabil.

Accalmie

Aujourd’hui, le quartier des Izards, classé en zone de sécurité prioritaire, vit une relative accalmie. Depuis un mois, les armes se taisent. Pères et mères de famille veulent voir cette violence disparaître. Mais le silence est peut-être une façade trompeuse derrière la fragilité des esprits. «Il y a encore beaucoup de jeunes à cran et la situation est tendue », reconnaît un riverain. Pour les proches de Nabil, comme pour ses parents  qui ont  rouvert la boulangerie où leur fils travaillait, le jeune homme a été victime d’un règlement de comptes « qui ne le concernait pas. » Dans cette cité en pleine réhabilitation, le calme précaire peut à tout moment se fissurer. Malik prévient : « Les responsables de la mort de mon frère ont quitté le quartier. Il ne vaut mieux pas qu’ils remettent les pieds ici.»

http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/09/1790847-fusillades-izards-mort-nabil-doit-rester-impunie.html

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