L'Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) a jugé mardi que deux insecticides néonicotinoïdes - l'acétamipride et l'imidaclopride - pouvaient être neurotoxiques pour l'humain. C'est la première fois que l'Efsa établit un lien entre la famille des néonicotinoïdes -- dont trois ont été interdits dans l'UE en raison des risques pour les abeilles -- et un risque sur "le développement du système nerveux humain", a précisé le bureau de presse de l'EFSA. Ce verdict ne porte toutefois que sur deux insecticides précis, dont l'examen lui avait été demandé par la Commission européenne au vue de nouvelles expertises scientifiques.
Peuvent affecter la mémoire et l'apprentissage
"Ils peuvent affecter de façon défavorable le développement des neurones et des structures cérébrales associées à des fonctions telles que l'apprentissage et la mémoire", relève un communiqué de l'Agence européenne. En conséquence, l'EFSA "propose que certains niveaux recommandés d'exposition acceptable à des néonicotinoïdes soient abaissés" dans l'attente de recherches complémentaires. Elle demande aussi que "des critères soient définis au niveau de l'UE pour rendre obligatoire dans le processus d'autorisation des pesticides la soumission d'études" sur leur potentiel neurotoxique.
L'UE a interdit pour deux ans en avril 2013 l'usage sur une série de cultures de trois pesticides de cette famille, dont l'imidaclopride, car ces produits ont été jugés responsables de l'hécatombe d'abeilles. Les groupes fabricants suisse Syngenta et Allemand Bayer ont riposté en saisissant la justice européenne pour tenter de faire annuler cette décision, concernant également la clothianidine et le thiaméthoxame) utilisés dans des pesticides considérés comme responsables de l'hécatombe d'abeilles dans l'UE.
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