Triste affaire jugée hier après-midi par au tribunal correctionnel de Rodez présidé par le juge Anselmi. G.F.*, une jeune mère de famille de 33 ans, ex-fonctionnaire de police à la brigade anti-criminalité (BAC) de Paris durant plus de dix ans, comparaissait pour un homicide involontaire par conduite d’un véhicule terrestre survenu le 19 février dernier à Alrance avec deux circonstances aggravantes en l’occurrence la consommation d’alcool et l’emprise de stupéfiants. C’est dans ces conditions qu’en début de soirée, la jeune femme roule à une vitesse excessive dans un virage, mord le bas côté. Le véhicule s’encastre contre un arbre. Malheureusement, G.F. n’est pas seule dans la voiture. Elle roule ce soir-là avec à l’arrière, son fils Matthieu*, deux ans, correctement arrimé. Hélas, le bébé perdra la vie dans la sortie de route.
Les enquêteurs ne relèveront aucune trace de freinage sur les lieux du drame. Hier, hébétée à la barre du tribunal, la jeune mère éplorée, tout de noir vêtue, a tenté d’expliquer au juge Anselmi et à ses assesseurs les raisons du drame. «J’étais venue chercher de la quiétude en Sud Aveyron. J’ai rencontré le père de mon fils. Il m’a fait le plus beau cadeau dont on puisse rêver. J’ai vécu une grossesse magique. Après, les choses ont changé. J’étais avec cet homme qui ne voulait pas de cet enfant au début. Il m’a aussi trompé pendant ma grossesse.»
«C’est avec lui que vous développé une addiction à l’alcool? interroge le président. Pour le cannabis, votre compagnon a dit qu’il vous arrivait de consommer ensemble. Suite à cet accident, vous avez subi 60 jours d’interruption temporaire de travail (ITT). Depuis l’accident, vous êtes soignée au centre hospitalier Sainte-Marie de Rodez. Vous y suivez un traitement? Vous dîtes aussi avoir voulu vous enfuir ce soir-là. N’y avait-il pas là une dimension suicidaire?»
Et la prévenue de répondre entre deux sanglots : «Mes valises étaient prêtes depuis longtemps. Il me manquait juste un endroit où aller. Ma vie est un drame. Je vis au jour le jour. Je porterais la mort de mon fils jusqu’à la fin de ma vie.»
Bernard Salvador, représentant du Ministère public, a indiqué «qu’il lui revenait la singulière tâche d’ajouter de la peine à la peine.» Il a requis l’annulation du permis de conduire de G.F. assortie d’une interdiction de le repasser avant un an, une peine de prison de 6 à 9 mois entièrement assortie du sursis avec mise à l’épreuve et une obligation de soins.
«Ma cliente est une ancienne fonctionnaire de police équilibrée avec treize années de service à la BAC de Paris sans aucun problème de cannabis, plaidera Me Monestié. Ce 19 février dernier, après avoir pris du cannabis et de l’alcool, elle a pardonnez-moi l’expression, pété les plombs avec des conséquences dramatiques. Depuis, G.F. tente simplement de survivre. Je ne doute pas que dans votre jugement, vous ferez preuve de compréhension.»
Le tribunal condamnera finalement G.F. à huit mois de prison assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans, une annulation de son permis de conduire avec interdiction de le repasser durant un an et une obligation de soins.
*noms et prénoms ont été changés
http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/21/1757486-mort-bebe-accident-voiture-huit-mois-prison-sursis.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire