mardi 19 novembre 2013

Plaisance-du-Touch. Après la prise d'otage, l'école est sous haute sécurité

L’acte délirant de l’homme qui, dans la cour de récréation, a menacé avec un couteau un élève de l’école Jacques-Prévert de Plaisance-du-Touch, pose le problème de la sécurité aux abords des écoles.
Aucune absence ou presque à déplorer hier matin à l’heure de l’appel des 334 élèves que compte l’école élémentaire Jacques-Prévert de Plaisance-du-Touch. Pas même celle du petit garçon de 9 ans pris en otage et menacé par un déséquilibré, vendredi dernier, dans la cour de récréation de son école. Même si le forcené armé d’un couteau a été vite maîtrisé, placé en garde à vue puis hospitalisé d’office en unité psychiatrique, le choc était encore bien présent dans les esprits, hier matin, à l’heure de la rentrée des classes sous quasi-escorte des policiers municipaux et des gendarmes. Ces derniers assurent la rentrée et la sortie des classes, matin, midi et soir, jusqu’à nouvel ordre.
À l’extérieur de l’école, ces mots simples inscrits pour tenter de rassurer : «Un incident sérieux s’est produit à l’école élémentaire vendredi après-midi ; aucune conséquence d’une extrême gravité n’est à déplorer…» Si pour une jeune élève et ses grands-parents, «la fin de semaine s’est passée en famille, nous n’en avons pas parlé», d’autres élèves ou parents avaient pu s’exprimer dès vendredi soir avec les psychologues issus de la cellule d’écoute sitôt mise en place après le drame. Hier matin, l’heure était à la dédramatisation dans le discours, même si on sentait poindre l’anxiété dans les propos de certains parents.

«Ça fait peur»

«Je connais cette école depuis 26 ans. Mes enfants y sont allés et aujourd’hui ma petite-fille. Avant vendredi, il n’y avait jamais eu le moindre problème. Mais c’est vrai que ce genre d’événement fait peur», confie une grand-mère.
Hier, Philippe Perrin, directeur de l’école, et Isabelle Mycon, directrice de l’accueil de loisirs associé à l’école (le temps périscolaire), sont intervenus dans les classes pour constater si des élèves avaient besoin de soutien. La cellule psychologique est toujours en place et des salles ont été mises à disposition pour recevoir les enfants mais aussi les parents qui le désirent. Avec cette interrogation récurrente : la sécurité est-elle assurée pour les enfants malgré cet acte isolé ? Interpellée sur le sujet, l’Education Nationale, via le Rectorat, a tenu hier à préciser que «la sécurité d’une école s’envisage à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement. Pour la première, c’est le maire, avec ses pouvoirs de police municipale, qui est compétent ; tandis que pour la seconde, c’est une affaire de sécurité publique pour laquelle, en cas d’événement grave, on peut déclencher le plan Vigipirate» comme par exemple en mars 2012 après la tuerie de l’école Ozar Hatorah.
Plus précisément, il existe depuis 2010 la possibilité de déclencher des équipes mobiles de sécurité (EMS), composées de personnels de l’Education Nationale, de policiers/gendarmes et psychologues, qui répondent à deux problématiques : l’intervention immédiate auprès des chefs d’établissement en cas d’événement majeur ou la simple assistance auprès des directeurs pour établir des diagnostics de sécurité. Avec, par exemple, cette question fondamentale : à quels endroits exacts les surveillants doivent-ils se poster pour être efficaces et repousser un éventuel danger ? À l’école Jacques-Prévert de Plaisance-du-Touch, le débat est ouvert. Direction, personnels enseignants, mais aussi municipalité plaisançoise et forces de l’ordre pourraient être amenés à modifier certaines règles de sécurité dans un futur proche

http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/19/1755779-plaisance-du-touch-l-ecole-sous-haute-securite.html

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