mardi 19 novembre 2013

Penne-d'Agenais : Cédric Bernard risque la perpétuité

Il a 33 ans et risque de passer le reste de sa vie en prison. « Que justice soit faite » déclare à l’ouverture de son procès, prévu pour durer jusqu’à jeudi, Cédric Bernard. « Je n’étais pas moi-même. Je regrette. » Une heure et demie plus tard, il interrompt la présidente de la cour d’assises, Annie Cautres, dans son interrogatoire. « J’ai envie d’en rester là aujourd’hui. Je n’ai plus envie de parler. Poursuivez, mais moi je me rassois, je n’ai plus envie de parler. »
Il faudra une suspension de séance et une cigarette pour faire revenir Cédric Bernard à de meilleures dispositions et évoquer le décès de sa mère, en 2006. Décès qui marque - d’après ce qu’il donne comme éléments temporels - une entrée dans un monde parallèle, le début d’un chemin d’errance où se côtoient tour à tour héroïne, cocaïne, sport et vols. L’un d’eux, en septembre 2009, se termine par l’agression, sans blessure, de l’occupante d’une habitation au sabre, en tenue de pompier.

« J’entendais des voix, je voyais des images, j’avais l’impression qu’on me suivait. Je ne savais pas quoi faire », donne pour toute explication l’accusé. « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait tout ça. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas », répète-t-il lorsque la présidente essaie d’aller plus loin.
Aux avocats de la partie civile qui avancent « avoir du mal à le suivre » il rétorque : « vous me croyez ou vous ne me croyez pas, ça ne change pas grand-chose. La peine sera la même. » Pour finir de leur renvoyer le qualificatif de
« menteur ».

À l’heure de son procès l’accusé en est certain : « On aurait dû m’interner, trouver une solution pour me soigner. Mais j’étais tout seul. » La présidente nuance. Rappelle que Cédric Bernard était entouré et même stimulé par sa famille, que son médecin traitant était aussi à ses côtés. Lorsqu’il se rassoit, cette fois-ci à la fin de l’interrogatoire de personnalité, l’accusé n’est pas loin de ne plus se maîtriser.
« La prison, ça ne sert à rien. On nous met en cage comme des chiens. On nous laisse là, comme des animaux. » La présidente l’invite à « se calmer dans [ses] propos ». « Demain (aujourd’hui, NDLR), nous évoquerons le traitement que vous avez fait subir à Monsieur Gondrand ».
Entre le 23 et le 24 octobre 2010, il a massacré Jacques Gondrand à coups de marteau dans le crâne. De la résidence secondaire de l’héritier du groupe de transports du même nom, Porte de Ferracap à Penne-d’Agenais, abritant des œuvres d’art cotées, il est reparti avec un millier d’euros, un ordinateur, un billet de 5 livres libanaises, une feuille de sudoku…
Cédric Bernard s’est finalement fait interpeller quelques jours plus tard dans cette même résidence, coiffé d’une plume blanche et se présentant comme un ami de la famille. Les objets volés sont trouvés dans sa voiture.

http://www.sudouest.fr/2013/11/19/tirs-a-liberation-l-assistant-photographe-va-un-peu-mieux-mais-reste-dans-etat-critique-1233828-7.php

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