Ils sont mobilisés. Et ne comptent rien lâcher. Des lycéens bloquaient plusieurs établissements jeudi matin à Paris pour protester contre les expulsions d'élèves étrangers, après la médiatique expulsion de la collégienne Leonarda, remise à la police lors d'une sortie scolaire.
Quatorze lycées étaient perturbés, a précisé dans la matinée le rectorat, qui avait indiqué plus tôt que les lycées Maurice-Ravel, Hélène-Boucher, Charlemagne et Sophie-Germain étaient bloqués et que les entrées étaient "filtrées" dans deux autres établissements. Des manifestations étaient aussi en cours jeudi matin devant les lycées Voltaire et Turgot, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Une circulaire interdisant l'expulsion d'élèves scolarisés en France
Les lycéens réclament le retour de la collégienne kosovare Leonarda, expulsée du Doubs après avoir été remise à la police lors d'une sortie scolaire, et celui de Khatchik Kachatryan, élève au lycée parisien Camille-Jénatzy, expulsé samedi vers l'Arménie. "On appelle les lycées à se mobiliser, à faire des manifestations, des assemblées générales", a déclaré Steven Nassiri, l'un des porte-paroles du syndicat lycéen FIDL, qui a jugé l'expulsion de Leonarda "inhumaine". "C'est pas humain d'aller interpeller une jeune fille de 15 ans devant ses camarades en lui disant ‘maintenant tu vas retourner au Kosovo, dis au revoir à tes camarades'".
"En plus, pour un gouvernement qui se dit de gauche, on ne peut pas laisser faire ça. Nous on se mobilise pour rappeler les valeurs de la gauche qui sont des valeurs sociales et démocratiques, poursuit le lycéen. On demande au gouvernement une circulaire ou une loi interdisant l'expulsion de tous les gens qui sont scolarisés sur le territoire français. Le mouvement continuera tant qu'on aura pas une réponse claire du Premier ministre, de Monsieur Valls", a prévenu Steven Nassiri.
"Pour le retour de Leonarda"
La FIDL demande également "la réaffirmation par l'Etat que l'école est un lieu d'éducation et non un terrain de jeu pour les opérations policières", dans un communiqué publié sur son site. Maximilian Raguet, Président de la FIDL, y indique que "cela fait plusieurs mois que nous constatons la dureté de l'Intérieur sur des cas humains qui pourraient se régler avec un peu d'humanité. Ces dernières semaines, ça devient insupportable et le cas de Léonarda et de Khatchit sont des gouttes d'eau que nous ne laisserons pas passer".
Un rassemblement est prévu dès 11h place de la Nation à Paris. Mercredi, plusieurs centaines de lycéens s'étaient rassemblés devant le rectorat de Paris avec le même mot d'ordre.
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