Addiction et fausses factures
« Vous avez une polyculture du détournement », s’émerveille presque l’un des membres du tribunal correctionnel. Eric établit de faux chèques, utilise une société dont il avait la gérance, grâce à des fausses factures, s’offre des indemnités kilométriques auxquelles il n’avait pas droit et triche sur les charges patronales de ses congés payés.Le Messin, désormais comptable au chômage se dit prêt à rembourser selon ses moyens, en vendant son appartement. Eric voudrait aussi consulter un psychologue pour soigner son addiction. Il ne peut plus jouer – mais parce qu’il n’a plus d’argent.
Dans la salle du tribunal, une vingtaine des trente salariés de la société écoute. « Leur présence est comme une mise à mort pour moi », souffle Eric. « Non, c’est la société qui les emploie que vous avez failli mettre à mort, corrige Me Chaya, leur représentant. Son chiffre d’affaires lui permet de dégager 76 000 € de résultat d’exploitation. C’est ce que vous avez détourné chaque année pendant sept ans, ce sont leurs primes. »
L’avocat observe qu’Eric ne s’est pas précipité pour rembourser et qu’il a l’air plutôt détendu à la barre. « Il va peut-être se réveiller et affronter ses problèmes », espère-t-il. Pour le parquet, l’emprisonnement serait inutile : « Il doit rester dans la collectivité pour tenter de réparer sa faute. » Le magistrat requiert un an de prison avec sursis et une mise à l’épreuve qui l’oblige à rembourser et se soigner. « Les salariés n’ont pas compris son addiction pathologique au jeu, regrette Me Anandappane, le défenseur d’Eric. Aujourd’hui, il perd tout. »
Le tribunal rendra sa décision le 19 septembre.
http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2013/09/06/le-comptable-joue-480-000-au-casino
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