« J’ai pété les plombs » : dix mois ferme pour le chauffard à contresens en Charente

La virée insensée de Jonathan Winsterstein, 21 ans, au volant de son Renault Trafic. Jugé lundi en comparution immédiate à Angoulême, le jeune homme affalé dans son box avait tenté d’échapper aux gendarmes, jeudi à Jarnac, vers 23 heures. « Vous avez décidé de faire n’importe quoi », introduit le président du tribunal. « J’ai pété les plombs », confirme le prévenu.
Attachez votre ceinture : le chauffard traverse Gondeville pied au plancher, pousse la difficulté jusqu’à « tourner sept fois » autour du rond-point de Mainxe, s’engage enfin sur la RN 141 à contresens, « tous feux éteints », jusqu’à la sortie (ou l’entrée, c’est selon) de Gensac-la-Pallue. Soit 3,5 kilomètres de pure inconscience. « Cinq véhicules ont dû s’écarter », note le juge.

« Comme j’ai tourné au rond-point, j’ai pris la première route, j’ai pas fait attention que c’était en sens inverse », tente l’intéressé. La course se poursuit sur les routes départementales « à 150-170 km/h » jusqu’à Saintes, où les gendarmes perdront la trace du Trafic.
Identifié, Jonathan Winsterstein est interpellé dès le lendemain. « On se demande ce qui vous est passé par la tête », continue le président. Le prévenu dit s’être disputé avec sa compagne : « Je voulais pas la perdre, une colère m’a pris, j’ai fait le con ce soir-là. » Le juge, flegmatique : « Ce n’est pas moi qui vous dirais le contraire. » La procureure insiste : « Il aurait pu percuter un certain nombre de personnes avec son véhicule. »
Avocate de la défense, Me Lennick Chaine invoque la « jeunesse et l’immaturité manifeste » de Jonathan Winsterstein pour mieux souligner « l’influence positive » de sa compagne, une note présumée encourageante : « Elle l’a poussée à déclarer une activité d’auto-entrepreneur et à faire le ménage dans ses fréquentations. »
Ferrailleur de profession, sans permis, il compte six condamnations à son passif. Résultat du jour : seize mois de prison, dont dix ferme, 150 euros d’amende et obligation de soins. Jonathan Winsterstein est écroué sur-le-champ. Soucieux à l’audience du sort de son camion, il pourra en faire le deuil : celui-ci lui est confisqué.

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