À l'hiver 2013, l'homme met des cachets dans la boisson de sa compagne. Six heures plus tard, le 12 février 2013 à Cambrone-les-Clermont, des maux de ventre, des contractions font hurler de douleur la jeune femme de 36 ans, enceinte de 4 mois. Puis elle perd les eaux. Emmenée à l'hôpital de Creil, elle perdra aussi son enfant tandis que son ex-compagnon s'enfuit avec les restes du repas. « J'étais dans un grand désespoir. Je n'avais plus la maîtrise de moi-même. J'ai voulu mettre fin à mes jours, mais je n'avais pas le courage. »
La défense plaide la relax
Le prévenu a eu l'immense courage de mettre des comprimés « spécial avortement » - achetés sous le manteau dans le quartier Barbès de Paris- dans le verre de son ex-compagne. Les raisons de « ce geste odieux » ? La présidente du tribunal Cécile Simon, a tenté pendant deux heures de comprendre. Le couple venait de se séparer après vingt ans de vie commune. « Je ne voulais pas d'enfant. J'ai appris que j'allais être père par les gendarmes le 8 décembre » explique à la barre Vincent. Il voulait plus de liberté, revient sur son enfance. « J'ai subi des services et je ne voulais pas que cela survienne à l'enfant si je ne vivais plus avec ma femme. »Ces propos sont « hallucinants » pour l'avocat de la partie civile qui pointe le rapport du prévenu avec l'argent. Dès le 9 décembre après l'annonce de la grossesse, Vincent a viré 115 000 euros (un héritage de son ex-compagne) sur un compte écran. « Il avait alors changé de comportement. Il voulait que j'avorte absolument. J'avais peur », explique la jeune femme à la barre. Elle avait alerté le procureur de la République dès le 12 décembre. « Tout est réuni pour condamner le prévenu », lance la substitut du procureur qui requiert quatre ans de prison dont un an avec sursis. L'avocat de la défense lui oppose la relax car « il n'y a pas de lien de causalité entre l'ingestion des cachets et la fausse couche. » L'avocat met en avant les expertises médicales qui stipulent que ces comprimés ne déclenchent les contractions que 12 heures au minimum après l'ingestion. « Dans cette affaire, on parle de six heures. »
Les juges devaient se prononcer dans la soirée.
http://www.courrier-picard.fr/region/il-fait-avorter-son-ex-compagne-en-lui-faisant-ingerer-une-ia186b0n193909
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