Même l’audience des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Bordeaux, mercredi après-midi, n’est pas parvenue à éclairer ce qui s’était réellement passé le 26 juillet dernier dans la résidence du Grand-Caillou, à Eysines. Seule certitude, au cours de la soirée, alors que plusieurs groupes de jeunes gens du quartier s’étaient invectivés pour des raisons qui ont été difficiles à déterminer, un petit garçon de 5 ans a été touché par des pierres et une barre de fer, fort heureusement sans gravité. Sa mère avait déposé plainte dès le lendemain et désigné plusieurs personnes, dont l’auteur du jet des projectiles.
Ce dernier est toutefois resté introuvable. Jusqu’au début de cette semaine, où il a été interpellé à l’occasion d’un banal contrôle, alors qu’il circulait à scooter.
Au tribunal, il a indiqué ne plus se trouver à Eysines en raison des obligations liées à un placement sous contrôle judiciaire dans le cadre d’un autre dossier.
La maman du petit garçon l’avait également mis en cause pour un cambriolage commis début juillet, dans son appartement. Ce qui aurait été à l’origine de l’altercation du 26 juillet. Elle a soutenu que le jeune homme qui avait lancé les projectiles était l’auteur du cambriolage et qu’il voulait, ce soir-là, faire pression sur elle afin qu’elle retire sa première plainte. L’enquête de police a cependant fait apparaître qu’un certain trouble avait régné au cours de cette soirée.
Relation sentimentale
Il est surtout apparu que tous les acteurs, amis des uns et copains des autres, vivent là et se connaissent. Me Laurence Barre, qui assurait la défense du prévenu, tout juste âgé de 18 ans, a même révélé qu’une relation sentimentale avait lié son client quelque temps plus tôt avec la victime du cambriolage, de dix ans son aînée.
« Les témoignages ont été difficiles à recueillir. Les policiers se sont heurtés à un mur de silence », relevait le vice-procureur Philippe Jaegle. Il demandait quatre mois de prison dont trois avec sursis et mise à l’épreuve et un placement sous mandat de dépôt, « pour mettre un coup d’arrêt au glissement dans la délinquance » du jeune prévenu.
L’avocate de ce dernier demandait au contraire la relaxe. Pour elle, « la victime avait peut-être d’autres motifs que ceux invoqués pour déposer une plainte contre mon client ».
Le tribunal, présidé par Philippe Darphin, a jugé le jeune homme coupable d’avoir lancé pierres et barre de fer et l’a condamné à quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans avec, comme obligations, l’interdiction de se rendre à Eysines et d’entrer en contact avec les victimes. Il devra aussi trouver un travail ou une formation.
http://www.sudouest.fr/2013/09/27/un-mur-de-silence-au-grand-caillou-1181223-2780.php
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