mercredi 14 août 2013

Vosges : double homicide de Thaon, Francis Conte a enfin parlé

Après le drame, il avait gardé le silence. Il a fallu attendre 13 jours avant que Francis Conte daigne donner quelques explications sur les circonstances dans lesquelles il a tué Florence Parmentier et Celil Eren le 4 juillet dernier.
Ce jour-là, les deux victimes, âgées de 45 ans, ont été abattues à la carabine de chasse par ce chauffeur livreur de 55 ans en pleine rue, à Thaon-les-Vosges. Une tragédie d’autant plus effroyable que cet homme avait déjà tué son ex-compagne en 1992 en plein centre-ville de Mirecourt au fusil à pompe (il avait été condamné à 15 ans de réclusion en 1995). Après le double meurtre en juillet dernier donc, le quinquagénaire a voulu mettre fin à ses jours mais il n’est pas passé à l’acte, préférant se rendre à la gendarmerie en avouant les faits.
Au cours des jours qui ont suivi, l’assassin présumé n’a donné aucune explication sur son geste, préférant garder le silence. Mais le 17 juillet dernier, lors d’une nouvelle audition devant la juge d’instruction Aurélie Valente, Francis Conte est enfin sorti de son mutisme. Il aurait expliqué que, le jour des faits, il a croisé Florence Parmentier en voiture. Il a alors décidé de la suivre jusqu’à chez elle. Interrogé sur les motivations qui l’ont amené à la prendre en chasse, Francis Conte aurait donné des raisons pour le moins surprenantes. Il aurait déclaré qu’il voulait savoir pourquoi la quadragénaire l’avait quitté sans la moindre explication. Des dires qui laissent perplexe lorsque l’on sait qu’aucune relation amoureuse n’a existé entre Florence Parmentier et Francis Conte.

« Celil Eren était à moins de deux mètres »

« L’homme se serait ensuite montré beaucoup plus flou sur les circonstances de la tragédie. Arrivé devant le domicile de la quadragénaire, il aurait vu cette dernière fermer la porte de son garage avant de se diriger vers lui. Selon ses dires, c’est à cet instant que Celil Eren serait arrivé en voiture afin de s’interposer entre eux. Affirmant avoir « eu la trouille » à ce moment-là, Francis Conte aurait alors pris la carabine qui se trouvait sur le siège arrière de son véhicule, aurait armé puis tiré sur Celil Eren alors que ce dernier était à moins de deux mètres. Le quinquagénaire aurait qualifié son geste de « réflexe ».
Concernant le second tir dont a été victime Florence Parmentier, l’homme se serait dit un peu perdu, ne sachant pas dire ce qui s’est réellement passé.
Une version des faits très troublante car Francis Conte avait donné des explications similaires en 1992 concernant le meurtre de son ex-compagne. À l’époque, il n’avait visiblement pas supporté que sa concubine le quitte.

« Une balle pour elle une pour moi »

Concernant la présence de cette fameuse carabine à l’arrière de sa voiture (enveloppée dans une housse), Francis Conte aurait prétendu qu’il avait reçu des menaces de la part d’amis de la quadragénaire. Seul problème : si ces fameux amis existent, Francis Conte aurait refusé d’en donner les noms…
Face au juge d’instruction, l’homme aurait également réfuté les déclarations de la patronne du bar des sports de Thaon. Laquelle affirmait que, quelques jours avant le double meurtre, Francis Conte lui aurait dit qu’il avait deux balles dans sa voiture : « Une pour elle, une pour moi ». « Faux », selon le quinquagénaire qui tente ainsi d’écarter la thèse de la préméditation…
Quand la juge Valente l’interroge ensuite sur les raisons qui l’ont fait revenir sur son intention de se suicider après le drame, ses explications auraient été tout aussi déstabilisantes. Car l’homme aurait affirmé qu’il n’avait pas mis fin à ses jours afin de s’excuser auprès des proches des deux victimes.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/08/14/double-homicide-de-thaon-francis-conte-a-enfin-parle

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