mercredi 21 août 2013

Meurtre d'Alexandre Junca : "Nous avons besoin de connaître la vérité

Pour la deuxième fois depuis son incarcération en avril, Claude Ducos, l’un des quatre principaux mis en examen dans l’enquête sur le meurtre d’Alexandre Junca, a saisi la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau, demandant sa remise en liberté. La requête du chasseur de 74 ans, suspecté d’avoir aidé son amant, Mickaël Baehrel, à faire disparaître le corps de l’adolescent, retrouvé dans le gave, découpé en morceaux, quatre mois après sa disparition en juin 2011, était examinée hier. Philippe Junca, le père du défunt, ainsi que des oncles et tantes du collégien, également parties civiles, ont fait le déplacement.
Claude Ducos, lui, n’a pas été extrait de sa cellule, ni entendu par visioconférence, mais représenté par l’un de ses avocats, Me Bousquet. Lequel a insisté sur l’âge avancé de son client, la virginité de son casier judiciaire et les dénégations du septuagénaire, qui assure n’avoir participé ni au meurtre, ni à la découpe du corps. Si les différentes investigations menées à son domicile n’ont rien donné, l’analyse de l’activité de son téléphone portable laisse toutefois apparaître de nombreux éléments troublants, rappelés par l’avocat général Dominique Jéol. Comme ces 21 échanges avec Mickaël Baehrel entre les soirs du 4 et 5 juin, moment de la disparition du collégien, ou encore le 17 juin, jour désigné par Baehrel comme étant celui de la dépose du corps dans la rivière, et le 26 juin, celui de la découverte d’un fémur dans le gave.

« En garde à vue, Ducos reconnaît que Baehrel ne l’appelait jamais le soir ou la nuit car il savait qu’il ne répond pas à ces moments-là. Quand on lui demande s’il n’a pas trouvé cela bizarre, il répond qu’il pense que Baehrel a tué quelqu’un et a besoin d’une voiture pour transporter le corps. Il précise même : « Je pense au pire des services : découper un gosse et le mettre dans des sacs. » Étrange supposition ! », s’étrangle Dominique Jéol, qui requiert le maintien en détention.
Comme le magistrat, les parties civiles sont convaincues que le chasseur ne dit pas tout ce qu’il sait. « Il a eu 22 mois pour tout dissimuler avant d’être arrêté », souligne Me Chauvelier, avocate d’oncles et tantes du défunt. « Si Claude Ducos n’est intervenu qu’après, comme il le laisse sous-entendre, qu’il parle et se défende », insiste Me Mazza, le conseil de la mère et du beau-père du collégien. « Pourquoi se tait-il et ne donne-t-il pas la vérité aux parents d’Alexandre ? », enchaîne Me Leverbe, qui défend Philippe Junca.
À l’issue de l’audience, le père du collégien confie sa souffrance. « C’est très difficile. Nous sommes toujours dans l’attente de réponses, dans l’attente de la vérité. Nous savons que cela sera très douloureux, mais nous avons besoin de savoir ce qu’ils ont fait à notre enfant. »
La chambre de l’instruction dira jeudi si elle suit ou non la demande de libération avec placement sous contrôle judiciaire de Claude Ducos. Le retraité a d’ores et déjà à nouveau rendez-vous avec cette juridiction, le 17 septembre : ce jour-là, elle examinera l’appel qu’il a formulé contre sa mise en examen pour « assassinat de mineur accompagné ou suivi d’actes de torture et de barbarie ».
Claude Ducos demande une requalification en non-dénonciation de crime, un délit. Fatima Ennajah est sur la même ligne : sa requête sera étudiée le même jour.

http://www.sudouest.fr/2013/08/21/nous-avons-besoin-de-connaitre-la-verite-1146563-4344.php

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