mercredi 3 juillet 2013

Bordeaux : la comptable indélicate détourne 75 000 euros

C’est une multirécidiviste de l’escroquerie. Condamnée à maintes reprises par différents tribunaux correctionnels et actuellement en détention au centre pénitentiaire des Baumettes, à Marseille. Catherine Lefort, 54 ans, qui a récemment écopé d’une nouvelle peine de prison ferme infligée par le tribunal correctionnel de Toulon, est soupçonnée d’avoir détourné plusieurs dizaines de milliers d’euros au préjudice de la célèbre fromagerie Jean d’Alos, à Bordeaux, où elle occupait les fonctions de comptable par intérim, entre octobre 2010 et mai 2011.
Les investigations des enquêteurs de la division des affaires économiques et financières de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Bordeaux ont permis d’évaluer les détournements à 75 000 euros. Extraite de sa cellule il y a quelques jours pour être auditionnée dans le cadre de cette affaire, Catherine Lefort aurait reconnu les faits à l’exception de quelques milliers d’euros volés dans la caisse. À ce stade de la procédure, elle bénéficie de la présomption d’innocence et devra s’expliquer au mois d’octobre prochain devant le tribunal correctionnel de Bordeaux.

Inscrite à Pôle Emploi à l’automne 2010, la comptable a été orientée vers la fromagerie Jean d’Alos qui recherchait ce type de profil pour assurer l’intérim pendant la période de congés maternité de la titulaire du poste. Pendant trois mois, elle a découvert les rouages de l’entreprise aux côtés de la directrice administrative et financière. C’est à partir de janvier 2011 qu’elle a commencé à détourner des fonds sur ses comptes personnels et à encaisser des chèques volés à la fromagerie ou de clients de la société.
"Elle avait un mode opératoire extrêmement professionnel", se souvient Clarence Grosdidier, le propriétaire de Jean d’Alos qui a racheté l’affaire en 2009 après avoir travaillé vingt ans en Asie. "J’ai eu très vite des doutes, mais c’est mon cabinet comptable qui, voyant des mouvements suspects nous a alertés, puis le commissaire aux comptes a saisi le procureur de la République."
En avril 2011, le pot aux roses était découvert et Catherine Lefort quittait d’elle-même ses fonctions au sein de la société. "Elle a fait des chèques en imitant ma signature, la banque n’a rien vu !" raconte Clarence Grosdidier, qui ne comprend toujours pas comment une personne connue de la justice pour des escroqueries, des contrefaçons et autres faux en écriture, a toujours la possibilité d’exercer le métier de comptable. "Quand elle est arrivée chez nous, elle avait déjà été interpellée à 33 reprises et on lui a permis de travailler dans sa spécialité soit disant pour lui permettre de rembourser ses victimes, c’est totalement farfelu ! Il y a eu un grave dysfonctionnement", s’indigne le patron de la fromagerie qui s’est constitué partie civile mais reconnaît ne pas avoir eu "le réflexe de demander des références" lors de l’embauche.
"Elle présentait très bien et avait semble-t-il tous les gages pour assurer la mission qu’on lui confiait. Démasquée, elle a avoué avant de partir de chez nous et a rédigé une lettre de reconnaissance. Notre dossier est extrêmement complet mais elle n’est pas solvable, alors…"
L’enquête de la police judiciaire est désormais terminée. Clarence Grosdidier attend maintenant avec impatience l’audience devant le tribunal correctionnel.

http://www.sudouest.fr/2013/07/03/la-comptable-indelicate-detourne-75-000-euros-1103915-2780.php

Aucun commentaire: