lundi 17 juin 2013

Trois agressions, un mort et un marabout aux assises

Qui a tué Malang Faty, le représentant de la communauté noire de Toulouse ? Pour la justice, Lahouari Belmirat serait l’auteur de l’agression fatale sous fond de maraboutage.
Après l’Espagne et ses lupanars qui attisent les convoitises (deux accusés acquittés), les jurés de la cour d’assises de la Haute-Garonne vont plonger dans une autre ambiance jusqu’à mercredi. Celle des marabouts de la communauté noire, sur fond d’agressions menées avec un masque de plongée sur la tête (!) et la mort d’un homme : Malang Faty.
Ce père de famille de 57 ans, originaire du Sénégal et installé en France depuis plus de vingt ans, est mort le 3 septembre 2010 à l’hôpital Purpan. Il avait été admis en urgence dix jours plus tôt après avoir été violemment agressé à deux pas de chez lui, boulevard d’Arcole, dans le centre de Toulouse.
Par qui ? Lahouari Belmirat, un Algérien âgé de 36 ans, si on croit l’enquête de la brigade criminelle, puis l’instruction du juge Philippe Colson. «Il n’existe pas dans ce dossier le début d’un élément objectif contre notre client, s’empressent de signaler Mes Emmanuelle Franck et Alexandre Martin, défenseurs de l’accusé. Juste quelques témoignages à géométrie très variable.»

L'accusé connaissait-il le marabout ?

L’agression qui a provoqué la mort de Malang Faty se situe entre deux autres actes de violence, dans des logements rue d’Arcachon et rue Falguières où les agresseurs veulent «les trucs de marabout». Les deux fois, incroyable hasard, la victime est identique mais elle n’est pas visée. La «cible» supposé, un marabout, est partie en vacances en Afrique. Qui en voulait à ce marabout ? Lahouari Belmirat ? L’intéressé, qui se nie son implication dans les trois agressions depuis son arrestation, dit ne pas connaître Mohammed Konneh le marabout visé. Un marabout qui, lui non plus, ne connaît pas Lahouari Belmirat !
Dans cette affaire peu ordinaire, où l’agresseur frappe avec un marteau un masque de plongée sur la tête, les témoins dont certains identifient l’accusé jouent un rôle majeur. Tous sont attendus à la barre. Ce qui promet des échanges animés entre la défense, les avocats des parties civile Mes Oustalet-Cortez, Darribère et Boguet, l’avocat général Muguet. Trois jours de débat, dirigés par le président Cousté, sont prévus devant des jurés qui, élément rare, ont déjà acquitté trois accusés sur cinq depuis l’ouverture de cette session.Le verdict est attendu mercredi.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/06/17/1651589-trois-agressions-un-mort-et-un-marabout.html

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