était 11 h 27, le lundi 6 mai, lorsque l'Opel Corsa de Lucas Burette, domicilié avenue d'Essômes, non loin de l'hypermarché Carrefour, a été verbalisée. Montant indiqué : 35 euros. Motif retenu par l'agent de surveillance de la voie publique (ASVP) : stationnement gênant devant une entrée carrossable. Pour l'automobiliste, c'est le pompon. « Alors, nous ne pouvons plus nous garer devant notre propre sortie de garage ? J'habite ici depuis trois ans, et je n'ai jamais vu ça ! » L'homme ajoute, remonté : « Quand on sait combien nous payons d'impôts locaux à Château-Thierry, la facture commence à être salée. Que cherche la mairie, à ce que les habitants déménagent dans les communes voisines ? La mise en place de cette mesure est scandaleuse. N'ont-ils pas d'autres idées pour remplir les caisses ? »
Contactés, les ASVP disent « appliquer le code de la route ». Noël Scherrer, le responsable précise : « Devant toute entrée carrossable, il est interdit de se garer même si c'est sa voiture. »
A cet endroit, une large croix jaune a même été matérialisée. Apposer le numéro de sa plaque d'immatriculation sur la porte du garage, n'y changera rien. « On l'a tous appris quand on a passé le code la route, mais on a oublié », renchérit l'agent.
Contestant son PV, Lucas Burette a néanmoins rédigé un courrier accompagné d'une photocopie de sa carte grise et de l'adresse de son domicile. Il a envoyé le tout le 10 mai à l'officier du ministère public basé au commissariat de Soissons. Il espère avoir gain de cause…
2 166 contraventions
L'an passé, les ASVP (personnel municipal) ont sorti le carnet à souches 2 166 fois. Ce chiffre se décompose comme suit : 1 174 contraventions ont été dressées pour stationnement irrégulier en zone de stationnement payant, 166 pour stationnement abusif sur la voie publique dépassant la durée fixée par un arrêté, 164 pour stationnement irrégulier sur zone bleue, 63 sur des emplacements réservés aux personnes à mobilité réduite, 19 pour stationnement gênant sur des emplacements dédiés aux livraisons.
Sans oublier ceux qui se garent sur les trottoirs (91 conducteurs), sur un accès ou dégagement gênant (131), sur des places réservées pour une manifestation (108) et ceux qui restent sur un emplacement plus de 7 jours durant.
« Ca fait beaucoup, note Philippe Pintelon, l'élu délégué au stationnement, d'autant que lorsqu'ils verbalisent, ils ne font pas autre chose. »
Autre chiffre à retenir : 50 véhicules abandonnés ont été emmenés en fourrière l'an passé. Coût pour la Ville : 9 000 euros. « Et comme personne ne vient les récupérer, la facture reste pour nous », conclu le conseiller municipal.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/verbalise-devant-son-propre-garage
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