Le violent feu survenu jeudi, rue Paul-Vaillant-Couturier, a été allumé par le locataire de l'appartement, un retraité dépressif et alcoolique. Il a dû être interné en psychiatrie.
C'ETAIT bien lui ! Locataire de l'appartement ravagé par un incendie jeudi après-midi rue Paul-Vaillant-Couturier (l'union d'hier), un homme de 63 ans a reconnu en être à l'origine, mais sans pouvoir s'expliquer davantage. En proie à d'importants troubles mentaux, il a dû être interné d'office en milieu psychiatrique après quelques heures de garde à vue.
Le sexagénaire habite au rez-de-chaussée d'un immeuble de deux étages, propriété de l'Effort rémois, situé à l'angle de la rue Lacatte-Joltrois. Les voisins qu'ils fréquentaient le décrivent comme un homme dépressif, suicidaire, depuis la mort de son épouse l'an dernier. L'abus d'alcool n'a pas arrangé les choses.
« La police est déjà venue plusieurs fois chez lui quand il avait ses crises de délire. Il cassait tous ses meubles », se souvient un riverain.
« Fin du monde »
A l'étage, un jeune couple se dévouait pour s'occuper de lui, le recevoir, lui apporter un réconfort moral. « Il nous disait qu'il voulait se suicider. Je le vois encore en train de se prendre la tête entre les mains et de répéter sans arrêt : « Je veux mourir ! Je veux rejoindre ma femme ! Je vais foutre le feu pour en finir. » On pensait que c'étaient des paroles en l'air. Il l'a encore dit samedi. Je lui ai dit : « Ne mets pas le feu ! On habite au-dessus. » Il m'a répondu qu'il ne le ferait pas, mais dès qu'il boit, ce n'est plus la même personne. » Jeudi après-midi, vers 15 heures, le sexagénaire était fortement alcoolisé quand il a provoqué l'incendie, sans que l'on sache encore de quelle manière. Devant les policiers, il a tenu un discours incohérent, invoquant « la fin du monde », ont-ils cru comprendre le peu de temps qu'ils ont pu l'interroger.
Le voisin du dessus a voulu lui porter secours, mais il n'a pu rentrer dans l'appartement envahi par la fumée. « Je l'ai appelé. Je l'entendais qui tapait sur quelque chose en poussant des hurlements. Ce n'était pas des appels au secours mais des cris incompréhensibles, comme s'il délirait. Il ne m'a pas répondu. Je suis remonté chez moi pour prévenir les pompiers. »
Le feu et le gaz
Sans nouvelle du retraité, les sauveteurs s'attendaient à découvrir son corps dans les décombres. En fait, il s'est enfui avant leur arrivée. Les policiers ont fini par le retrouver chez son médecin traitant où il s'est présenté dans un état de grande confusion.
Pendant ce temps-là, vingt-cinq pompiers étaient mobilisés pour combattre l'incendie et évacué de l'immeuble sept personnes bloquées par les fumées. Le bilan se limite heureusement à une jeune femme de 29 ans transportée à l'hôpital en raison d'une légère intoxication.
De tels faits peuvent valoir au retraité des poursuites judiciaires, mais tout dépend des expertises psychiatriques qui devront déterminer s'il était pénalement responsable de ses actes au moment de la commission de l'infraction.
Jeudi après-midi, alors que la nouvelle de ses tendances dépressives commençait à se répandre dans le quartier, beaucoup n'ont pu s'empêcher de penser aux récentes catastrophes de Wilson et Witry-lès-Reims. « Finalement, si c'est une tentative de suicide, valait mieux qu'il mette le feu », commentait un passant. « S'il avait voulu se suicider au gaz, peut-être qu'il y aurait eu une troisième explosion avec plein de morts. »
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/lincendiaire-de-son-appartement-interne-en-psychiatrie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire