Thierry Durroux est un homme obstiné. Considérant que son permis lui avait été indûment retiré, il a conduit sans, avec les conséquences que l'on imagine. Pour autant, il n'en démord pas.
L'histoire pourra peut-être prêter à sourire et Thierry Durroux passer pour une tête de mule invétérée, mais il s'en fiche. Parce qu'il est sûr de son bon droit. Et ce même si parfois, son raisonnement est un peu tiré par les cheveux, il ne veut pas céder. Notre homme est, comme beaucoup d'entre nous, un automobiliste. Mais pas comme les autres, puisqu'il dispose d'un certificat médical l'autorisant à ne pas porter la ceinture de sécurité. «J'ai une balafre de 40 centimètres sur le ventre, j'ai subi 27 opérations chirurgicales de la paroi abdominale en 3 ans, j'étais en permanence avec des points, c'est pour cela que le médecin de la préfecture m'a délivré ce certificat, en 1991», plaide-t-il, sûr de son coup, ajoutant même avec une pointe d'humour, et joignant le geste à la parole, «ma cicatrice, ce n'est pas du bidon». À ceci près que, d'ordinaire, ces certificats ont une durée limitée, le temps de la guérison. «Mais le mien ne comporte aucune date butoir, alors, je considère qu'il est permanent !» Ce n'est pas l'avis des forces de l'ordre qui l'interpellent plus souvent qu'à son tour. «Une première fois, c'était pour le portable, j'ai perdu 3 points, et ça, je ne le conteste pas. Après, j'ai été arrêté trois fois pour non port de la ceinture, et voilà, je me suis retrouvé sans aucun point sur mon permis.» Lequel a été, du coup, annulé…
Mais il ne veut rien savoir et, à l'époque, c'était en 2008, persuadé que les infractions ne sont pas valides et qu'on lui a injustement retiré les points, il continue à conduire. Sans permis, bien sûr… Et ce qui devait arriver arriva, il est de nouveau arrêté, et là, plus possible de lui retirer des points qu'il n'a plus, sur un permis qu'il n'a plus, il est traduit devant le tribunal qui le condamne à 4 mois de prison ferme. «J'ai fait les 4 mois de prison», poursuit-il, une peine qu'il considère, de fait, aussi comme une injustice. «J'ai écrit au ministère de l'Intérieur, au président de la République, à chaque fois, on m'a répondu que j'aurais dû contester dans les deux mois suivant la notification, par lettre recommandée, que je n'avais plus de points sur mon permis. Or, ce courrier recommandé, je ne l'ai jamais reçu. Du coup, je n'étais pas censé être au courant que je n'avais plus de permis, mais personne n'a rien voulu savoir, pour eux, ce courrier est parti de chez eux, point barre.»
Vous étiez prévenus, notre homme est obstiné… Et ce n'est pas fini. «J'ai vu au Journal Officiel que de toute façon, comme la loi n'est pas rétroactive en France, sur les permis délivrés avant le système des points, on ne pouvait pas les retirer.» Bon, renseignement pris, c'est faux, hein… Mais il persiste : «Je connais des gens qui ont été arrêtés avec de l'alcool au volant, d'autres qui ont commis des infractions bien plus graves que moi, mais qui sont passés au travers. Moi, on ne m'a jamais rien passé…»
Et aujourd'hui ? «Je continue à me battre, je vais réécrire au ministère de l'Intérieur, au président de la République. Je veux qu'on me rende mes points !» Et le permis de conduire, qu'il n'a jamais voulu repasser, puisque selon lui, il lui a été indûment retiré ? «Je me fais porter, mais ça commence à me gêner pour mon activité professionnelle. J'ai perdu tous mes permis, y compris le poids lourd, dont j'ai besoin, il faut que je les repasse tous. Je me suis inscrit au code, je commence sous peu.» Enfin, un peu de raison, une prise de conscience ? Pas sûr… «Mais pour moi, je suis dans mon bon droit, mais je ne peux pas me faire entendre. Je vais repasser le permis, mais…» Incorrigible…
http://www.ladepeche.fr/article/2013/05/28/1636222-on-m-a-injustement-retire-tous-les-points-du-permis.html
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