Le 2 juillet 2012, à Paris, la commission de révision des condamnations pénales a décidé de saisir la Cour de révision. Un acte rare dans l’histoire de la justice française : depuis 1945, seuls huit personnes définitivement condamnées pour un crime ont vu leur condamnation annulée par cette très haute juridiction, rattachée à la Cour de cassation. Comme pour Patrick Dills ou Marc Machin, le dernier d’entre eux, leur innocence a ensuite été consacrée lors d’un nouveau procès en cour d’assises.
Le dossier aurait dû être examiné ce jeudi par la Cour de révisionAyant toujours crié leur innocence, Kader Azzimani et Brahim El Jabri ont passé 11 et 13 ans en prison, avant que deux hommes ne soient arrêtés, en mars 2011 et ne les mettent hors de cause.
Autant dire qu’on pensait que la justice saurait mettre les formes pour reconnaître officiellement son erreur. Mais elle semble être plutôt encline à se prendre les pieds dans le tapis. Il y a quinze jours, les avocats des deux condamnés ont appris par un simple coup de téléphone que le dossier serait examiné ce jeudi.
"L’affaire a été retirée du rôle de l’audience"
Vendredi, un autre coup de fil leur annonçait qu’il n’en serait rien. "L’affaire a été retirée du rôle de l’audience", confirmait-on mercredi à la Cour de révision, sans être à même d’expliquer ce revirement soudain, ni d’indiquer la date choisie pour examiner le dossier.
Audiencement précipité, changement de dernière minute... La justice chercherait-elle ainsi à ne reconnaître ses torts qu’en catimini ? On n’ose l’imaginer. Mais faute d’avoir reçu la moindre réponse aux questions posées mercredi à la Cour de Cassation, on ne peut que s’interroger.
http://www.midilibre.fr/2013/04/03/la-justice-trebuche-sur-la-voie-de-la-revision,671774.php
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