dimanche 31 mars 2013

Roquecor. Un sexagénaire met en fuite l'homme qui lui a tiré dessus

C'est un rocambolesque fait divers qui s'est produit vendredi tard dans la soirée à Roquecor. Il était 22 h 30 passé lorsqu'une personne sonne à la porte d'une maison située un peu à l'écart du village et occupée par un couple de sexagénaires. Sous couvert d'anonymat, le mari a accepté de témoigner de la suite des événements. «Après m'être interrogé si je devais ouvrir ou non, en raison des nombreux cambriolages qui ont lieu actuellement, j'ai fini par crier «Qui est là ?» pour avoir une réponse.» Elle ne vient pas et notre homme finit par se dire que cela peut-être quelqu'un en panne ou qui a besoin d'aide.

Le braqueur demande la carte bleue et qu'on l'accompagne en voiture

Il ouvre donc sa porte. «Mon agresseur est rentré violemment et m'a bousculé, ce qui m'a occasionné une petite blessure au visage.» Cagoulé et tout de noir vêtu, l'homme est armé. «C'était un pistolet mais je ne m'y connais pas assez pour vous dire de quel calibre», précise l'agressé qui n'est, toutefois, pas homme à se laisser faire. «Très vite, il m'a demandé de l'argent, mais je me suis débattu et nous avons eu une première altercation.» N'ayant à sa disposition que très peu de numéraire, le couple de sexagénaire tend quelques billets, moins de cent euros, sous la pression d'une arme dont l'homme à la cagoule se serait servi une première fois.

«Cela devait être une balle à blanc»

«Cela devait être une balle à blanc parce que les gendarmes n'ont pas retrouvé de trace d'impact», précise notre interlocuteur. Les quelques dizaines d'euros qui sont proposés à son agresseur ne semblent pas le satisfaire. «Nous avons eu une autre algarade lorsqu'il m'a demandé ma carte bleue et qu'on prenne notre véhicule pour qu'on l'accompagne afin de retirer de l'argent, ce que j'ai refusé. Il a alors tiré une seconde fois. Est-ce que son arme n'était pas rechargée, s'était-elle enrayée ? Il ne m'a pas semblé que le second coup soit parti.» Le vol à main armée ne se déroulant pas à la vitesse qu'il souhaitait et ses cibles montrant un peu trop de résistance, le braqueur décide alors de prendre la poudre d'escampette. «Il s'est enfui à pied, en courant très vite, avec mes rhumatismes je ne risquais pas de le rattraper…»

Un portrait-robot établi hier après-midi par la BR de Castelsarrasin

Le sexagénaire a-t-il eu le temps de reconnaître son agresseur, qu'il décrit comme étant «âgé d'une vingtaine d'années, à peu près de la même corpulence que la mienne sinon je n'aurai pas résisté» ? Ce n'est pas certain, mais il aurait pu voir son visage, en arrachant par exemple sa cagoule ? «Je n'ai vu que ses yeux», nous a assuré hier en début d'après-midi ce citoyen de Roquecor, toutefois assez courageux pour prendre dans la foulée son véhicule et faire le tour du village afin de retrouver son agresseur. Toujours est-il que le sexagénaire souhaitait sans doute conserver quelques détails précieux pour les gendarmes. Il avait ainsi rendez-vous, hier après-midi, avec les enquêteurs de la brigade de recherches de Castelsarrasin pour essayer d'établir un portrait-robot du braqueur…
Du côté des gendarmes, dès qu'ils ont été avertis, vendredi soir, les hommes de la brigade de Montaigu-de-Quercy sont intervenus à Roquecor. Ils n'auraient pu, toutefois, bénéficier de l'appui d'une équipe cynophile de Cahors, en raison des fortes précipitations, pour les aider dans leurs recherches. L'enquête suivait donc son cours, hier, et l'hypothèse d'une piste locale semblait la plus plausible. Quant au sexagénaire agressé, il a conservé une morale de cette histoire qu'il souhaite désormais partager avec le plus grand nombre : «Quand on frappe à votre porte en pleine nuit et qu'on ne répond pas, n'ouvrez pas !»

http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/31/1595449-roquecor-sexagenaire-met-fuite-homme-tire-dessus.html

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