Les gendarmes de la section de recherches (SR) d’Agen ont mené une opération d’envergure avec les enquêteurs des groupes d’intervention régionaux (GIR) d’Aquitaine et Midi-Pyrénées. Lundi, pas moins de 200 militaires ont été mobilisés pour procéder à l’interpellation de 32 personnes soupçonnées d’avoir participé à des cambriolages de maisons cossues. Les voleurs ciblaient des résidences après avoir effectué plusieurs repérages. Leur rayon d’action s’étendait sur huit départements : Lot-et-Garonne, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Gers, Haute-Garonne, Lot et Tarn-et-Garonne.
Hier, neuf des principaux protagonistes, âgés d’une cinquantaine d’années, ont été mis en examen pour vol et recel en bande organisée, blanchiment aggravé, non-justification de ressources et association de malfaiteurs. Ils encourent vingt ans de réclusion criminelle.
Tous sont parfaitement insérés dans la vie de leur commune et ne sont pas connus de la justice.
Le parquet a néanmoins requis huit placements en détention provisoire, cinq suspects ont été écroués.
La nuit et les week-ends
L’affaire a vu le jour au printemps 2011 dans la région d’Agen. Face à la recrudescence inquiétante de cambriolages, les gendarmes de la Section de recherches ont très vite compris qu’ils se trouvaient face à des malfaiteurs chevronnés, ne laissant aucune trace sur leur passage. Les enquêteurs ont rapidement découvert qu’il s’agissait d’une équipe mobile disposant de relais. « Ils avaient un réseau relationnel très efficace », concède Géraldine Bouzard, vice-procureur à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux.
Les gendarmes y ont donc mis les moyens et créé une cellule d’enquête composée de fins limiers de l’investigation. « C’est un commando judiciaire », n’hésite pas à dire le lieutenant-colonel Pierre-Étienne Chapotard, commandant la SR d’Agen. « Nous avons traqué cette bande pendant de longs mois. »
Les gendarmes ont dû faire preuve de patience car les malfaiteurs agissaient dans la plus grande discrétion, le plus souvent la nuit et les week-ends, en l’absence des propriétaires des lieux. « Il n’y a jamais eu de violence », précise l’officier. Les voleurs neutralisaient les systèmes d’alarme si nécessaire et s’introduisaient ensuite par effraction pour faire main basse sur des objets de valeur susceptibles d’être écoulés facilement sur un marché parallèle. En perquisition, les enquêteurs ont découvert des vêtements et des stylos de marque, des bijoux, de la maroquinerie de luxe, des bouteilles de grands crus, une tapisserie, des œuvres d’art et autres pièces de monnaie de collection. « À chaque fois, le butin représentait plusieurs dizaines de milliers d’euros », précise Géraldine Bouzard.
Véhicules et argent saisis
Avant de passer à l’action, les cambrioleurs récupéraient donc des renseignements auprès de certaines de leurs connaissances rencontrées dans le milieu sportif, notamment dans des salles de boxe. Disposant, grâce à ces « rabatteurs », d’éléments suffisamment précis sur leurs victimes potentielles, ils passaient ensuite dans une phase d’observation pour s’attaquer aux demeures qui les intéressaient.
Sans profession pour la plupart et vivant d’allocations, ils profitaient largement de l’argent émanant du butin. Leur train de vie attirait d’ailleurs l’attention, mais cela ne semblait nullement les freiner dans leur activité nocturne.
D’ores et déjà, les gendarmes ont saisi leurs véhicules, des camping-cars et de puissantes berlines pour une valeur estimée à 200 000 euros. 30 000 euros en numéraires ont également été placés sous scellés et le GIR a effectué une saisie sur des comptes bancaires à hauteur de 82 000 euros.
Désormais, les gendarmes cherchent à identifier les victimes. Ils envisagent de créer un site Internet consacré à cette affaire.
L’enquête menée sur commission rogatoire du juge Jean-Michel Gentil n’est cependant pas terminée, et d’autres arrestations pourraient avoir lieu au cours des prochaines semaines.
http://www.sudouest.fr/2013/03/30/les-cambrioleurs-aimaient-le-grand-luxe-1010093-7.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire