Ils ont accueilli le verdict avec des insultes pour les jurés et le ministère public. Vendredi après-midi, après deux jours de procès, deux jeunes malfaiteurs au casier judiciaire déjà lourdement chargé ont écopé de dix ans de réclusion criminelle, devant la cour d’assises des Pyrénées-Orientales. Le 28 septembre 2010, les deux hommes avaient déboulé à scooter, armés d’un fusil à pompe et d’un revolver, au casino de Collioure, où ils avaient menacé de leurs armes les physionomistes, les employés et les clients. En quelques minutes, ils avaient raflé quelque 12 000 €.
Trahi par des écoutes téléphoniquesTous deux seront arrêtés quelques mois plus tard : James Perez avouera les faits lors d’une enquête sur un autre braquage. Mohamed Bounoua, qui se trouvait alors en prison mais utilisait un téléphone portable, sera trahi par des écoutes téléphoniques.
"Il m’a mis le fusil à pompe sur la tempe"
Jeudi, l’une des croupières menacée lors du braquage a raconté aux jurés la scène qu’elle a vécue. "J’entends le fusil à pompe que l’on recharge. Je me suis couchée, il m’a mis le fusil sur la tempe." La cour a aussi écouté l’étonnant récit de vie de James Perez, dont le père et le grand-père ont été condamnés pour des homicides, et qui a vécu toute son enfance sous de fausses identités, en exil et en cavale, entre le Maroc, le Sénégal, les Canaries et l’Espagne.
"J’ai toujours vécu dans les armes et dans la drogue"
"J’ai toujours vécu dans les armes et dans la drogue", a-t-il raconté, avant de détailler les multiples faux pas qui l’ont amené à ne passer, depuis ses 16 ans, que 18 mois en liberté. "Si je ne suis pas cadré, je recommencerai", avoue-t-il même. Le parcours de Mohamed Bounoua est presque aussi chaotique : un père violent, une mère qui subi des brûlures de fer à repasser... Placé en famille d’accueil à 11 ans, il enchaîne les condamnations judiciaires et tentera même de s’évader, l’été dernier, de la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse.
Trop pour les accusés
L’avocat général avait demandé douze ans de réclusion criminelle à leur encontre. Après deux heures de réflexion, les jurés ont fixé la barre plus bas. Ce qui était encore trop pour les deux accusés, qui espéraient visiblement une peine bien plus légère. Ils ont dix jours pour faire appel.
http://www.midilibre.fr/2013/03/02/dix-ans-de-reclusion-pour-les-braqueurs,653042.php
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