vendredi 22 mars 2013

Castres. Il agresse un policier qui l'avait contrôlé il y a 8 mois

Les menaces verbales sur des policiers en civil se font plus fréquentes et intolérables lorsqu'ils se promènent en famille. Les représentants de l'ordre souhaiteraient une justice plus ferme.
Il a 20 ans tout juste et la rancune tenace. Vexé d'avoir été interpellé puis verbalisé par un adjoint de sécurité de la police nationale (ADS), huit mois plus tôt, alors qu'il était en état d'ivresse sur la voie publique, un jeune Castrais a menacé puis malmené le policier. L'incident s'est produit en décembre dernier, sur la place de l'Albinque, face au café Fricard, tandis que l'ADS, qui n'était pas en service, buvait son café en terrasse. La provocation s'est transformée en agression, puis en bagarre au sol dans les locaux mêmes de la pharmacie de l'Albinque. L'agresseur a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Castres (lire ci-contre). Mais les policiers sont de plus en plus souvent confrontés à des représailles alors qu'ils ont quitté l'uniforme. Surtout dans des petites villes comme Castres où ils sont moins anonymes que dans des grandes métropoles. Ils peuvent plus facilement retomber nez-à nez avec les délinquants qu'ils ont arrêté. «Des mots, des regards, nous sommes de plus en plus menacés, oui, dans les petites villes comme dans les grandes», affirme Jacques Landes, secrétaire local du syndicat Unité SGP police. Quand cela arrive, on prend sur soi, sauf quand ça va trop loin. C'est déstabilisant quand on est accompagné par son épouse, par des proches. Et dans ces cas-là on demande à la justice de passer un message aux délinquants en étant plus ferme. Il ne faut pas toucher à ceux qui œuvrent pour l'ordre, surtout quand ils ne sont pas en service ! Ces agissements sont totalement inacceptables, nous attendons plus de fermeté de la part de la justice.»

Non-respect des règles

Au quotidien, le non-respect des lois, des règles de vie en société ou des personnes entraîne une montée de l'agressivité. Les policiers sont en première ligne. Beaucoup l'assurent : «Aujourd'hui, le moindre contrôle peut déraper !» Secrétaire départemental du syndicat Alliance, Patrick Batigne est fréquemment sollicité par ses collègues : «Le 28 mars, j'accompagnerai des collègues albigeois de la brigade anticriminalité au tribunal. Ils ont été menacés de représailles, ils font l'objet de menaces régulières. Celles-ci visent non pas le policier en service mais surtout sa vie privée. Nous sommes plus vulnérables qu'en service. Nous savons que nous nous exposons en devenant policier, mais il est intolérable que l'on s'attaque à la vie civile. Les phrases «je vais venir chez toi, je sais où tu habites, je vais brûler ta voiture» sont récurrentes. Ces situations sont très déplaisantes, surtout quand on est en ville ou que l'on fait ses courses avec son conjoint, pire avec les enfants. Nous sommes une cible plus facile que dans les grandes villes, alors nous devons être costauds moralement. Il faut être bien dans ses baskets pour être policier. Le regard fixe, faire comprendre que l'on n'est pas impressionné… Mais pas seulement. Nous devons avoir le soutien des tribunaux. Il faut que la justice veille à être sévère !»

http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/22/1588860-castres-il-agresse-un-policier-qui-l-avait-controle-il-y-a-8-mois.html

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