vendredi 22 mars 2013

Béziers : le meurtrier présumé d’Adeline revient sur les lieux du crime

Pendant près de quatre heures, jeudi matin, s’est déroulée la reconstitution du meurtre de la pâtissière Adeline Beau, 25 ans et mère d’une petite fille de 3 ans, rue de Lorraine à Béziers.
Dans le petit appartement du second étage de cette jolie résidence, Mansour Larabi, ex-légionnaire de 35 ans et ex-compagnon de la victime, l’assassin présumé a accepté de répéter la scène de la strangulation qui serait consécutive à une dispute du couple. La juge d’instruction Anne-Flore Lebondidier voulait établir si le crime a bien été commis dans l’appartement de la jeune femme le 10 février 2012 au soir, et dans quelles conditions. Elles doivent aider à déterminer s’il y a eu, ou pas, préméditation. Un élément important qui pourrait aggraver la condamnation aux assises.
Une dispute au sujet de leur séparation
En effet, il ne fait guère de doute sur sa culpabilité puisque le suspect reconnaît être l’auteur des faits depuis sa garde à vue. En revanche, il nie farouchement avoir prévu son agression. "Sa version n’a pas changé, il l’a étranglée à mains nues, à la suite d’une discussion, explique Me Josy-Jean Bousquet, son avocat. Ils parlaient, puis tout d’un coup, il a eu un brusque accès de colère." Cette discussion avait pour sujet leur séparation.
Le corps jeté dans un gouffre
Ainsi, entouré des enquêteurs du SRPJ de Montpellier, de la police scientifique et technique, des avocats et de la juge, l’homme a confronté ses dires avec les traces et indices relevés pendant l’enquête. Ils ont joué et rejoué la scène dans l’appartement avant de descendre au parking. Un des éléments qui pourrait faire douter de la spontanéité de l’attaque, sont les marques de lien sur le corps de la victime. Les cordes auraient pu servir à la strangulation. "Même s’il est difficile de dire ce que l’on peut déduire d’une reconstitution, prévient l’avocat de la défense, son explication sur les tentatives d’attacher le corps pour le replier et le mettre dans le sac militaire peuvent en être la cause". En effet, au petit matin suivant le crime, Mansour Larabi s’était débarrassé de la dépouille d’Adeline Beau en la jetant dans le gouffre de l’Œil Doux (Aude) où on l’a retrouvé le 16 février 2012. C’est bien sûr une hypothèse que les médecins légistes doivent vérifier.
Pour l'avocate de la famille d'Adeline, il y a préméditation
Pour Me Iris Christol, avocate de la mère et du frère d’Adeline Beau, cette reconstitution servait "à vérifier des points de détails par rapport aux constatations." Pour ce conseil, la préméditation ne fait pas de doutes : "Il y a des choses dans le dossier qui vont en ce sens." La partie civile espère que l’affaire sera renvoyée devant la cour d’assises avant le mois d’août, date de mutation de la juge d’instruction. Date que cette dernière lui aurait laissé entrevoir.

http://www.midilibre.fr/2013/03/21/le-meurtrier-presume-d-adeline-revient-sur-les-lieux-du-crime,663942.php

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