Un bébé décède à la maternité à Bourgoin-Jallieu : la polémique gagne l’hôpital de Bron

Après la douleur des parents de ce nouveau-né décédé (notre édition d’hier), la polémique. Ordonnée par le parquet de Bourgoin-Jallieu, l’autopsie du corps de Naël, ce bébé décédé deux jours après sa naissance à la clinique Saint-Vincent-de-Paul, à Bourgoin-Jallieu, s’est révélée impossible hier.
« Le décès n’a pas été signalé par l’hôpital femme-mère-enfant de Bron, qui l’avait admis comme le veut pourtant la procédure. L’établissement ne pouvait pas ignorer les circonstances qui ont conduit au décès, selon toute vraisemblance un hématome sous-dural provoqué par un traumatisme crânien », s’était étonné dès jeudi Cédric Cabut, procureur de la République de Bourgoin-Jallieu. « Nous avons perdu une semaine, et si les parents n’avaient pas porté plainte nous n’aurions pas été au courant », a vivement regretté le magistrat.
Le 27 janvier, la naissance de Naël, s’était avérée très difficile, l’obstétricien devant recourir aux forceps. « J’ai immédiatement compris que les forceps avaient été mal positionnés. Les vaisseaux sanguins du cerveau de mon fils ont éclaté, formant un gros hématome cérébral », nous confiait le père, Alexandre Tkalitch. Dans la demi-heure, le nouveau-né avait été transféré à l’hôpital femme-mère-enfant de Bron, où l’enfant décédait deux jours plus tard.

Les parents estiment que « tout a été fait pour étouffer l’affaire »

À la demande des parents, l’hôpital avait alors procédé à une autopsie médicale. Lundi, les parents procédaient aux funérailles de leur premier enfant. Le lendemain, ils déposaient plainte pour homicide involontaire. Ordonnée jeudi, l’exhumation du corps du bébé a aussitôt été réalisée en vue d’une autopsie médico-légale. Or, cette autopsie n’a pu être réalisée, car le médecin-légiste n’a pu que constater que les organes vitaux avaient été prélevés dans le cadre de l’autopsie médicale, pratiquée à l’hôpital femme-mère-enfant de Bron. Dans la foulée, le parquet a ordonné l’audition de l’ensemble des personnes qui sont intervenues auprès du petit Naël, tant à la clinique berjallienne qu’à l’hôpital de Bron. Le dossier médical du bébé a été saisi. Le professeur Olivier Claris, chef du service réanimation néonatale et président de la commission d’établissement de l’hôpital femme-mère-enfant, explique : « nous ne signalons à la justice que les seuls cas où il y a absence d’explication du décès. Or, les circonstances de ce drame sont parfaitement claires, établies lors de l’autopsie pratiquée avec l’accord des parents, et figurent dans le dossier médical. »
Hier soir, les parents du bébé pensaient plus que jamais que « tout a été fait pour étouffer l’affaire. »

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