Un règlement de comptes entre personnes qui se connaissaient de longue date. Voilà l'hypothèse qui circule, à la suite de l'homicide par arme blanche, le week-end dernier, devant la discothèque Les Chandelles, à Trébeurden.
« Il m'a fait "haggar" depuis que je suis tout petit ». Il est un peu plus de 2 h 30, samedi dernier, à Trébeurden, devant la discothèque Les Chandelles. Maintenu au sol par le portier de plus de 2 mètres qui peine à le maîtriser en attendant les gendarmes, l'auteur présumé des coups de couteau mortels aurait répété peu ou prou cette formule mêlant langues française et arabe. Une formule qui signifierait que le mis en cause, âgé de 23 ans, s'estimait le souffre-douleur de sa victime, un maçon de 16 ans son aîné.
« Vendetta » ?
Suffisant pour expliquer la fureur meurtrière du jeune homme mis en examen pour assassinat, dimanche, par le parquet de Saint-Brieuc ? Selon nos informations, le contentieux entre les deux protagonistes irait bien au-delà d'éventuelles brimades ou vexations. Plusieurs témoignages accréditent en effet un contexte de haines recuites entre deux représentants de deux familles très connues dans les quartiers populaires des Fontaines et d'Ar Santé, à Lannion. Un conflit o
ù le nom d'un frère aîné de l'auteur présumé revient souvent. Différentes sources évoquent une « vendetta », une « vengeance », un « règlement de comptes » sur fond de rivalités entretenues de longue date et de trafics pas forcément licites.
« Il cherchait la victime »
Là où le scénario du drame aurait pris son tour dramatique, c'est quand la victime, José Fernandes Da Silva, et le frère de l'auteur présumé du crime en seraient venus aux mains, quelques jours avant la nuit fatidique. La bagarre aurait tourné à l'avantage de M. Da Silva. Un épisode très mal vécu, semble-t-il, par le mis en cause, ancien coursier sans emploi, qui aurait alors voulu laver l'affront. « Il cherchait la victime depuis une semaine », rapporte une source qui, comme d'autres témoignages, indique que l'auteur présumé des coups de couteau, dont deux mortels, savait qu'il allait trouver le maçon dans la discothèque de Trébeurden.
Sous l'oeil de la caméra
Dans la boîte de nuit, tout est allé très vite. Un déroulé de quelques minutes, selon le propriétaire de l'établissement, qui rapportait dans notre édition de dimanche que la vidéo de surveillance montrait que l'auteur présumé serait allé chercher sa future victime et qu'ils seraient partis s'expliquer au dehors, sur un parking. Prenant la direction de sa voiture, le mis en cause serait revenu armé d'un grand couteau avant de s'abattre sur le père de famille, qui n'avait sans doute pas senti le danger. La caméra de surveillance a filmé tout ou partie du déchaînement de violence. Une violence que condamnent solennellement des proches de José Fernandes Da Silva. Aujourd'hui, à 15 h, ils organisent une marche blanche en la mémoire de leur parent ou ami. Un groupe Facebook s'est monté spécialement pour l'événement.
Marche blanche
Le cortège doit sillonner le centre-ville de Lannion, avant de rejoindre le city-stade du quartier des Fontaines, où la victime aimait jouer au foot et jouer les grands frères vis-à-vis des jeunes du quartier. Un moment de recueillement avec roses et cierges ponctuera la marche. Dans un quartier sous tension, deux jours après les obsèques très suivies de José Fernandes Da Silva, célébrées jeudi, nombre d'observateurs redoutent que l'affaire n'en reste pas là.
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