«C'est ma femme qui m'a prévenu. Elle était sur la terrasse à prendre du bois quand elle les a vus passer sur le chemin. Elle les a également entendus qui parlaient assez fort. Elle m'a appelé, je suis venu voir et j'ai aussitôt appelé les gendarmes et j'ai prévenu le ferrailleur.» En ce lundi matin, au bar du village, le témoin de la tentative de vol de métaux survenue, dimanche, vers 23 heures, chez un ferrailleur de la commune de Lédergues, est au cœur de toutes les conversations.
L'homme a les traits tirés : «Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Et à 4 heures, j'étais encore chez les gendarmes pour ma déposition», explique-t-il. Certes, il ne se fait guère prier lorsqu'il répète le déroulement des faits et répond aux questions des autres clients qui se succèdent au troquet. Pour autant, il ne tire aucune gloire de son attitude. «J'ai juste fait mon devoir de citoyen en prévenant les gendarmes. C'est normal non ? Vous voyez un vol se commettre, vous prévenez. T'aurais pas fait comme moi, toi ?» lance-t-il à un de ses interlocuteurs qui le «chambre» gentiment.
Ce Léderguois, tout comme un voisin et un proche du ferrailleur appelés en renfort en attendant l'arrivée des gendarmes, a empêché un groupe de sept à huit personnes d'emporter des métaux - essentiellement du cuivre, semble-t-il - dans un des bâtiments de l'entreprise Miquel, située au lieu-dit «Blaye». Une société déjà «visitée» voilà environ dix jours.
Ces malfaiteurs, aménageant une entrée en découpant une partie du bardage métal du hangar de l'entreprise, ont fait main basse sur des sacs contenant du cuivre et les ont chargés à bord de leur véhicule, un Citroën Jumpy. «Ils s'étaient garés là, prêts à partir par le chemin pour regagner la route vers Tanus», explique l'homme qui a donné l'alerte.
Mais les malfaiteurs n'ont pas pu mettre ce projet à exécution. Arrivant depuis son domicile tarnais, le membre de la famille du récupérateur de métaux a foncé avec son 4x4 dans l'automobile des voleurs, emboutissant violemment l'avant du Jumpy. Une voiture bélier qui a donc obligé le groupe à prendre la poudre d'escampette à pied.
Deux coups de feu pour tenter d'arrêter les voleurs
À vive allure, ils ont foncé à travers des haies pour se retrouver nez à nez avec un voisin qui, lui, faisait le guet, armé de son fusil de chasse. L'homme, voyant arriver les malfaiteurs dans sa direction a fait usage de son arme. Il aurait ainsi fait feu à deux reprises, une fois en l'air, la seconde vers le sol, non loin des jambes des voleurs.Si ces tirs semblent avoir suffi pour stopper deux des délinquants, le reste de la troupe a réussi à s'envoler dans la nature.
À son arrivée sur les lieux, la patrouille, venue de Cassagnes-Bégonhès, a procédé à l'interpellation d'un des voleurs présumés et l'a immédiatement placé en garde à vue dans les locaux de la brigade de Réquista. Il a été entendu toute la journée par les enquêteurs qui, hier soir, l'ont déféré au parquet de Rodez.
Le deuxième homme, en revanche, a été retrouvé mort. Un décès qui, en l'état actuel des investigations, ne serait pas lié aux coups de feu ni à l'utilisation de la voiture bélier. Une autopsie était, toutefois, en cours, hier soir, afin de déterminer avec précision les causes de cette mort.
Les autres cambrioleurs ont été activement recherchés une grande partie de la nuit par les gendarmes de nombreuses unités appelés en renfort. Hier soir, les patrouilles n'avaient rien donné. Les investigations se poursuivent afin de retrouver les auteurs de cette tentative de vol.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/19/1563811-ledergues-tentative-de-vol-de-metaux-une-arrestation-et-un-mort.html
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