Durant des années, cet homme aujourd’hui âgé de 51 ans a été représentant chez Electrolux. Il en utilise encore le vocabulaire usant à l’envi de l’expression « force de vente ».
La présidente du tribunal correctionnel, Joëlle Péniguel, relève qu’entre « force de vente » et « vente forcée », il y a une marge que le démarcheur à domicile a franchi. Ce qui lui vaut de comparaître ce mardi à Bayonne.
Le scénario est à peu près le même pour les 12 victimes qui ont porté plainte à Ciboure, Orègue ou Aicirits. Toutes sont âgées voire dures d’oreille. Elles ont reçu la visite du vendeur qui, disent-elles, venait pour EDF ou pour les extincteurs. En fin de compte, l’homme a placé, selon les cas, des appareils antitartre, des purificateurs d’air, un fauteuil de relaxation, quelques aspirateurs et des contrats de crédit.
Il repartait avec des chèques d’un montant oscillant entre 2 000 et 7 500 euros. Pas de contrat, pas de facture et pas de respect du délai de rétractation de huit jours prévu dans la vente à domicile.
À la barre, le vendeur d’aspirateur se mue en marchand de salades : « On me dit de vendre, je vends ». Interrogé sur un autre démarcheur qui apparaît sur un bon de commande mais n’était pas déclaré, il dit : « il n’a jamais touché de numéraire ». Lorsqu’il vient reprendre du matériel que le client ne veut pas, il ponctionne 20 euros « C’est normal pour un pourboire ».
« Je n’ai jamais usé de subterfuge pour rentrer chez les gens. J’avais 600 clients chez Electrolux. Je les ai suivis. Ils sont devenus vieux. »
Prix multipliés par dix
Pour la procureur, Marie Hirigoyen, entre artifices et création de confusion, ce vendeur aux méthodes agressives est coupable : elle demande l’indemnisation des victimes et 12 mois de prison avec sursis.
Me Alain Larrea réfute la tentative d’escroquerie. « Oui, le prix de certains produits était multiplié par 10. Ce n’est pas interdit. Zara achète en Chine 10 centimes des vêtements vendus 10 euros ici. On ne lui fait pas un procès ». L’avocat concède les fautes pénales que sont l’absence de bon de commande ou de contrat mais estime que pour l’essentiel, on est à la frontière du droit civil et du droit pénal.
Le prévenu lui, dit s’être mis au bio et au yoga. « Aujourd’hui, ce type de vente n’est plus ma philosophie de vie. » Cela l’a été et le tribunal dira en délibéré le 26 mars si cette « philosophie » mérite condamnation ou non.
http://www.sudouest.fr/2013/02/27/force-de-vente-ou-ventes-forcees-978945-4018.php
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