Vingt quatre heures après avoir essuyé huit coups de feu tirés par erreur sur son véhicule, Horia, la jeune femme victime d'une terrible méprise policière témoigne.
Le visage marqué par une nuit sans sommeil, Horia, ouvre la porte du petit appartement qu'elle partage avec ses parents, ses sœurs et son frère dans le quartier de La Conte. Une serviette entoure encore ses cheveux lorsqu'elle apparaît dans l'entrebâillement. Ses traits sont tirés, ses yeux bouffis. D'une voix douce d'où ne pointent aucune colère ni amertume, la jeune femme de 30 ans revient sur les quelques minutes d'un cauchemar bien réel. «Je suis partie faire des courses vers 15 h 30», se remémore-t-elle. Horia se glisse derrière le volant de sa Mercedes pour rejoindre le magasin Leader Price. «Je suis passée devant le magasin Jardiland. En bas de cette route, il y a un cédez-le-passage… puis je me suis engagée à droite. Là, j'ai vu un type en civil, sans brassard qui se tenait sur ma gauche, à une dizaine de mètres devant moi. J'ai vu son arme, il me visait». Horia marque une pause dans son récit, comme si les images revenant à elle semblent la submerger. «Mon premier réflexe, ça a été de me baisser puis d'accélérer, je crois que je n'ai même pas vu la voiture de police banalisée. Il a tiré, je ne sais pas combien de fois… J'étais persuadée d'avoir été blessée». Horia, elle, n'a qu'une idée en tête : fuir. «J'ai encore accéléré, se souvient-elle en reprenant son récit. Je me souviens avoir pris le rond-point en sens inverse, mais la voiture avait du mal à avancer.» Tant bien que mal, Horia réussit à parcourir encore trois cents mètres avant d'abandonner sa voiture devant le magasin La Halle. Au fil de son témoignage, la jeune femme qui est actuellement en deuxième année de l'école de soins infirmiers de Carcassonne, retrouve un peu d'assurance. «J'ai vu la voiture qui me suivait dans mon rétroviseur, j'étais en panique. je suis entrée dans le magasin et j'ai demandé au personnel d'appeler la police». Horia va alors trouver refuge dans un minuscule cagibi sans fenêtre. «Je criais toujours : appelez la police ! Puis j'ai entendu la voix de cet homme. Je suis sorti, je lui ai demandé sa carte de police». Le policier comprend alors qu'il vient de commettre une terrible erreur. «Il m'a dit qu'il s'était trompé de véhicule, puis je me suis effondrée, lui me semblait également touché». Amenée au poste de police, Horia comprend alors qu'elle a la victime bien involontaire d'une singulière méprise. «Mais je ne rendais pas encore bien compte de ce qui s'était passé. C'est en revenant chez moi hier soir
[mardi soir] que je me suis écroulée car j'ai pensé au moment où il m'a tiré dessus que je ne reverrais plus mes parents». Pour Horia, la nuit a été longue. «Je n'ai pas fermé l'œil, avoue-t-elle. Sans cesse, les images de ce policier en arme me revenaient en tête». Choquée, stressée, Horia va décider en pleine nuit de se rendre aux urgences. Elle ira seule, «je ne voulais pas que ma mère s'angoisse encore plus». Mais avant de se diriger vers l'hôpital où les médecins urgentistes lui ont prescrit des calmants, horia a tenté de refaire le chemin, qui, avant-hier l'a amenée à croiser la route de ce policier de la brigade anticriminalité. «Je n'ai pas pu aller plus loin que Jardiland. J'ai fait demi-tour…»
http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/28/1571760-carcassonne-la-victime-des-tirs-policiers-temoigne-j-ai-vu-un-type-en-civil-sans-brassard-qui-me-visait.html
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